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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

La pression internationale s'intensifie pour une trêve à Gaza

AFP
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Agence France Presse

2024-02-13T14:43:05Z
2024-02-13T17:49:12Z
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La pression internationale s'est intensifiée mardi pour un accord de trêve entre Israël et le Hamas incluant une nouvelle libération d'otages, après l'annonce israélienne d'une offensive prochaine sur Rafah, dernier refuge pour plus d'un million de Palestiniens dans le sud de la bande de Gaza.

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L'Égypte, médiateur traditionnel entre Israël et les Palestiniens, a accueilli mardi les directeurs des renseignements américain et israélien ainsi que le Premier ministre qatari pour des discussions sur une trêve.

Les familles des otages détenus à Gaza, qui ne cessent d'exhorter le gouvernement à tout mettre en oeuvre pour permettre leur libération, ont fait parvenir un message à la délégation israélienne, implorant: «Ne revenez pas tant que tout le monde n'est pas revenu - les vivants et les morts».

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a récemment ordonné à l'armée de préparer une offensive sur Rafah, où sont massés 1,4 million de Palestiniens, selon l'ONU, soit plus de la moitié de la population totale de Gaza, la plupart ayant fui la guerre qui fait rage depuis quatre mois dans le territoire assiégé par Israël.

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Lundi, l'armée a libéré deux otages israélo-argentins lors d'une opération nocturne à Rafah accompagnée de bombardements qui ont fait une centaine de morts, selon le Hamas.

«Déjà morts»

Terrifiées après cette opération, des familles démontaient mardi leurs tentes et rassemblaient leurs affaires pendant que d'autres prenaient la direction du nord, leurs bagages empilés sur le toit de leurs voitures.

«Nous avons été déplacés de la ville de Gaza (dans le nord), vers le sud, puis à nouveau vers Rafah», a témoigné une mère de famille, Ahlam Abou Assi. «S'ils me demandent d'y retourner, je ne le ferai que si c'est sûr», a-t-elle ajouté en pleurant. «Sinon, je préférerais mourir ici. Nous sommes déjà morts».

Mohammed Suleiman al-Kawarea, originaire de Khan Younès, à quelques kilomètres au nord de Rafah, a décidé de regagner sa ville, malgré les bombardements qui continuent.

«Il y a trois jours, dans le quartier d'al-Mawasi à Rafah, qui est censé être une zone sûre, nous avons entendu des avions de chasse et des chars d'assaut et le monde entier a basculé. Nous n'avons pas pu dormir, manger ou boire de la nuit (...) Aujourd'hui, nous fuyons à nouveau vers Khan Younès», a-t-il raconté à l'AFP.

Mardi, de la fumée s'élevait au-dessus de Khan Younès et de Rafah après des frappes, selon des journalistes de l'AFP dans la bande de Gaza.

Malgré les mises en garde de nombreuses capitales étrangères, Benjamin Netanyahu se dit déterminé à poursuivre «la pression militaire jusqu'à la victoire complète» sur le Hamas, dont Rafah est le «dernier bastion», pour libérer les otages.

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Selon Israël, 130 otages se trouvent encore à Gaza, dont 29 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées le 7 octobre lors de l'attaque du Hamas contre Israël. Une trêve d'une semaine en novembre avait permis la libération de 105 otages et de 240 Palestiniens détenus par Israël.

La branche armée du Hamas a indiqué que cinq otages étaient morts à cause des bombardements ces derniers jours. L'AFP n'a pas pu vérifier ces informations.

Les États-Unis, principal allié d'Israël, s'opposent à une offensive à Rafah sans garanties pour la sécurité des civils, piégés contre la frontière fermée avec l'Égypte.

Le président Joe Biden a réclamé à Israël un plan «crédible» pour épargner les civils, «exposés et vulnérables», lors d'une rencontre lundi à la Maison-Blanche avec le roi Abdallah II de Jordanie, qui a appelé à «un cessez-le-feu durable immédiatement».

La Chine a aussi appelé mardi Israël à arrêter «au plus vite» son opération militaire à Rafah, afin «d'empêcher une catastrophe humanitaire plus grave encore».

«Conséquences dévastatrices»

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a espéré mardi que les négociations «aboutiront, afin d'éviter une offensive totale sur Rafah, où se trouve le coeur du dispositif humanitaire, qui aurait des conséquences dévastatrices».

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1 160 personnes, en majorité des civils tués ce jour-là, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les États-Unis et l'Union européenne.

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L'offensive israélienne a fait 28 473 morts à Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.

Mardi, le directeur de la CIA, William Burns, le chef du Mossad, David Barnea, et le chef du gouvernement du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, ont rencontré au Caire des dirigeants égyptiens dans le but d'«oeuvrer à une trêve dans la bande de Gaza», selon la télévision AlQahera News, proche du renseignement égyptien.

«Le Hamas et les autres mouvements palestiniens attendent les résultats des pourparlers du Caire», a indiqué à l'AFP l'un de ses cadres sous couvert d'anonymat.

Face aux craintes internationales, M. Netanyahu a affirmé dimanche qu'Israël ouvrirait à la population «un passage sécurisé» pour quitter Rafah, sans préciser vers quelle destination.

L'Allemagne a appelé Israël mardi à garantir des passages sûrs pour la protection des civils à Rafah, où deux journalistes d'Al Jazeera ont été grièvement blessés dans une frappe israélienne, selon la chaîne qatarie.

D'après le Wall Street Journal, Israël proposerait de créer 15 vastes camps de 25 000 tentes chacun dans le sud-ouest de la bande de Gaza, dans le cadre d'un plan d'évacuation.

Rafah, devenue un gigantesque campement, est le principal point d'entrée de l'aide humanitaire à Gaza, insuffisante pour répondre aux besoins de la population qui vit dans des «conditions proches de la famine», selon le Programme alimentaire mondial (PAM).

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