La présidente de l’Office de consultation publique de Montréal, Isabelle Beaulieu, fait son «mea culpa total»
Après plusieurs jours de controverse, elle sort de son silence
Annabelle Blais et Dominique Cambron-Goulet
La présidente de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), Isabelle Beaulieu, est finalement sortie de son silence mercredi pour faire un «mea culpa total».
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Depuis quelques jours, elle est visée par les révélations de notre Bureau d’enquête concernant ses nombreuses dépenses douteuses depuis qu’elle est à la tête de l’OCPM, soit en février 2022. Son secrétaire général, Guy Grenier, de même que l’ex-présidente Dominique Ollivier, aujourd’hui bras droit de l’administration Plante, sont aussi en cause tout comme Luc Doray, fonctionnaire à la retraite.
Isabelle Beaulieu a refusé toutes nos demandes d’entrevue depuis le début de cette enquête et n’a jamais répondu à nos questions. Elle a toutefois brisé le silence mercredi midi au micro de Luc Ferrandez, au 98,5 FM.
Au sujet des nombreux restaurants qu’elle fréquente avec Guy Grenier pour des réunions, elle reconnaît qu’il s’agit d’une pratique de l’Office depuis très longtemps. «Oui, je les ai faites ces rencontres et elles ne se feront plus. C’est terminé, a-t-elle affirmé. Je comprends très bien que ça doit être remis en question. Mea culpa total.»
- Écoutez l'entrevue de la journaliste Annabelle Blais à l'émission de Sophie Durocher via QUB radio:
Quant aux nombreux voyages faits un peu partout dans le monde et dont les retombées sont souvent floues, Mme Beaulieu reconnaît qu’il est temps que l’Office se dote d’une politique afin de mieux prioriser les activités internationales auxquelles il prend part.
Au moment où le scandale éclatait, Guy Grenier s’envolait d’ailleurs vers Rio de Janeiro, au Brésil, pour participer à un congrès. Ce dernier a également refusé nos demandes d’entrevue.
«Il est temps de se faire une réflexion là-dessus et réorienter comment on va rayonner, a-t-elle admis. Il est temps qu’on fasse différemment.»
Finalement, au sujet de ses écouteurs AirPods Max à 900$, elle a dit: «Je reconnais, c’est une erreur». Elle explique qu’elle était en télétravail et qu’elle a aussi acheté un iPad. «Je n’aurais pas dû, je le regrette, j’aurais dû prendre quelque chose de moins cher». Elle assure que ça ne se fera plus. «J’ai fait une erreur.»
Isabelle Beaulieu a affirmé qu’elle ne compte pas démissionner et souhaite rester à la tête de l’OCPM, mais elle reconnaît qu’il reviendra aux élus de trancher.
«C’est clair qu’il faut un audit externe pour vérifier les comptes et pratiques de l’OCPM depuis 20 ans», a-t-elle aussi indiqué, avant d’ajouter qu’elle compte collaborer entièrement avec l’enquête que prévoit confier l’administration Plante à la vérificatrice générale.
Mme Beaulieu souhaite d’ailleurs un coup de main afin de «restructurer et moderniser la gestion de l’institution».
Elle explique que depuis sa nomination, elle avait toutefois jusqu’à présent privilégié les ressources humaines.
Rappelons que depuis son arrivée, plusieurs employés ont quitté leur emploi et ont dénoncé un climat toxique.