Selon un article de la BBC, la poutine est seulement québécoise et non canadienne
Frédéric Guindon
Qui aurait cru que, dans le sempiternel débat entourant l’appropriation culturelle de la poutine par le Canada, le Québec trouverait un allié britannique?
Pourtant c’est bel et bien la position que prend un article publié ce jeudi sur le site de la BBC.
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Intitulé «Why only Quebec can claim poutine» (Pourquoi seul le Québec peut revendiquer la poutine), l’article rédigé par le journaliste culinaire James March retrace l’histoire de notre plat national, en accordant une attention particulière au phénomène récent de «canadianisation» du mets.
Il s’inscrit ainsi dans la série Culinary Roots de BBC Travel, qui a pour vocation de célébrer les «aliments rares et locaux intégrés au patrimoine d’un lieu».
March y écrit notamment «From chain restaurants across Canada to street food trucks in Europe and Asia, poutine has travelled far. But rather than the Quebecois fleurdelisé flag, it's the Canadian maple leaf symbol that appears most regularly on menus alongside the dish beyond the province's borders», pour souligner le fait qu’à travers le monde, la poutine est perçue comme un plat canadien et non québécois, ce qui est, comme on le sait tous, une erreur.
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Conscient des tensions linguistiques et culturelles entre le Québec et le Canada, le journaliste britannique dénote également que plusieurs Québécois ne se sentent pas canadiens, et qu’ils sentent qu’ils sont perpétuellement à risque d'absorption culturelle».
Autrement dit, d’assimilation.
Il mentionne également la célèbre thèse de Nicolas Fabien-Ouellet, Poutine Dynamics, dans laquelle ce dernier concluait que «La poutine n’est pas canadienne, elle est québécoise et doit être présentée comme telle.»
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D’autres personnalités québécoises du monde de la gastronomie y sont également citées, comme la critique culinaire Lesley Chesterman, le chef Chuck Hughes et la propriétaire du restaurant La Banquise, Annie Barsalou.
Il rencontre de plus le co-propriétaire du snack bar Blue Caribou de Manchester (Angleterre), Graham Gartside-Bernier, qui lui, ne ressent pas le besoin de «canadianiser» sa poutine et qui a décoré son restaurant de bleu et blanc, comme le fleudelisé.
«Tout ce que nous faisons est étampé du sceau du Québec. Nous essayons d’utiliser les vraies saveurs du Québec et d’infuser son histoire et sa culture dans ce que nous faisons», a déclaré le restaurateur.
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Le texte décrit toutefois la ville de Warwick comme étant le berceau de la poutine, et ne fait aucune mention de Drummondville ou de Victoriaville.
Ça aussi ça risque de faire jaser!