Ils ont résisté à l’assaut libéral et au «problème» Trump

Jean-Philippe Guilbault
Les conservateurs de la grande région de Québec ont su résister à un assaut libéral et maintiennent leur présence dans la Capitale-Nationale au terme d’une campagne des «plus bizarres».
L’État-major du parti à Québec ne cachait pas ses ambitions pour la soirée : conserver les acquis et ravir deux circonscriptions au Bloc Québécois.
Il a accompli le premier objectif alors que la députation de la région de la Capitale-Nationale a été réélue, non pas sans quelques chaudes luttes, notamment dans Charlesbourg–Haute-Saint-Charles.

«Je prends ça humblement comme résultat, bien évidemment, a lancé le député réélu Pierre Paul-Hus, qui est également lieutenant au Québec pour le Parti conservateur du Canada. Je suis très satisfait et mes collègues sont tous réélus.»
Lutte serrée ailleurs
Les conservateurs ont toutefois échoué à ravir la circonscription de Beauport–Limoilou, remportée par le libéral Steeve Lavoie.
Dans Montmorency–Charlevoix, au moment d’écrire ces lignes, la candidate bloquiste Caroline Desbiens était au coude-à-coude avec le conservateur Gabriel Hardy.
Le problème Trump
Pierre Paul-Hus n’a pas hésité à qualifier la dernière campagne électorale de « plus bizarre » de sa carrière politique, en raison de l’omniprésence du président américain, Donald Trump, dans l’actualité.

«[Il] a été un problème majeur, autant pour nous que pour les autres partis. C’était vraiment une situation désobligeante», analyse le député sortant qui faisait face à une certaine opposition libérale lors des premiers dépouillements de votes dans sa circonscription.
À titre d’exemple, lorsque le chef conservateur, Pierre Poilievre, est venu présenter sa plateforme spéciale pour le Québec, l’annonce est «passée dans le beurre», selon M. Paul-Hus, puisque le lendemain Donald
Trump menaçait le Canada de tarifs douaniers.
Pierre Poilievre aurait-il dû être plus ferme face aux menaces américaines? «Il a voulu respecter la hiérarchie pour faire affaire avec Trump», défend son lieutenant québécois.
«C’est sûr que ça nous a créé des difficultés en campagne», concède toutefois M. Paul-Hus.
Troisième lien et tramway
La plateforme conservatrice « reste bonne malgré tout », assure Pierre Paul-Hus, qui croit que leurs engagements, particulièrement en faveur du troisième lien entre Québec et Lévis et contre le tramway, se sont bien rendus aux électeurs.
Les conservateurs ont même craint une « campagne bipartite » en raison du transfert de votes néodémocrates et bloquistes vers le Parti libéral du Canada.
«Ç’a créé, moi le premier, un sentiment de : “Oh ! Est-ce qu’il peut y avoir une alliance de tous les autres partis contre nous?”» raconte M. Paul-Hus.
un Imbroglio
À l’inverse, le parti n’a pas réussi à présenter de candidat dans la circonscription de Québec-Centre. Une situation «pas réglée encore» avec Élections Canada.
«C’est encore incompréhensible et on ne l’accepte pas», lâche M. Paul-Hus, qui assure que la candidature de Chanie Thériault avait été «confirmée» par la directrice du scrutin.