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L'article provient de TVA Nouvelles

La paix mondiale, priorité pour 2023

AFP
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Jean Baillargeon | Expert-conseil en communication stratégique

2023-01-02T20:30:00Z
2023-01-02T21:15:50Z
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Les présidents américain et russe ont un point en commun, ils ont marqué l’année 2022 de façon irréversible, menaçant la paix mondiale, la stabilité de nos institutions démocratiques et nos conventions internationales. 

Le premier en tentant de renverser par la violence les résultats de l’élection de la présidence américaine, première puissance militaire mondiale. Son délire? Inventer un complot pour fraude en incitant ses supporteurs à envahir le Capitole, siège du Congrès américain. 

Le second a lui aussi inventé un faux complot de l’Occident menaçant les frontières de la Russie, un motif lui servant de prétexte pour envahir l’Ukraine et massacrer ses habitants. 

Dans les deux cas, les deux leaders politiques s’inventent un monde imaginaire qui sert avant tout à préserver leur pouvoir d’influence narcissique, leurs argumentaires tenant sur des mensonges créés de toute pièce. 

Tous les deux se disent victimes plutôt qu’agresseurs. Grâce à des campagnes de désinformation et de manipulation de l’opinion publique, ces mensonges sont crus par des millions de personnes qui adhèrent à leur monde imaginaire. Comment est-ce possible? 

Le monde imaginaire selon Trump et Poutine

Étant donné leur comportement, Trump et Poutine se sont créé un monde imaginaire parallèle, dont les symptômes ressemblent à s’y méprendre à la mythomanie. Selon le dictionnaire Larousse, un «mythomane se dit d’une personne qui raconte, en les présentant comme réels, des faits imaginaires auxquels elle finit par croire. 

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«La personne mythomane s’attribue le plus souvent un rôle flatteur dans les récits qu’elle invente. La personne atteinte de mythomanie croit à ses propres mensonges. 

«Elle se convainc de la réalité qu’elle se crée, car autrement son monde s’effondre. Le mythomane n’avoue jamais qu’il ment, même si on lui prouve qu’il a tort, il persévérera dans le mensonge. Le mensonge est compulsif chez lui, c’est sa façon de vivre.» En somme, «la mythomanie désigne un trouble pathologique caractérisé par une tendance au mensonge et à la fabulation».

Bien sûr, je ne suis pas psychiatre et je ne peux porter de diagnostic sur les dérives de comportement de ces deux dirigeants politiques démagogues et mégalomanes. Toutefois, j’estime que l’ex-président américain Donald Trump et le président russe, Vladimir Poutine, souffrent de troubles de comportements en se disant être victimes d’un complot fictif et prétextant être en mission pour sauver leur nation respective. Pour eux, il n’y a qu’une seule vérité qui compte, la leur et en dehors de cette vérité point de salut. Que peut-on faire pour contrecarrer ces récits inventés qui menacent la paix mondiale?

Des crimes qui doivent être sanctionnés

Je rends hommage à la Commission d’enquête du Congrès sur l’insurrection du 6 janvier 2021 sur le Capitole. Elle a en effet recommandé à l’unanimité «que des poursuites pénales soient intentées contre le président Trump pour son implication dans l’attaque planifiée et orchestrée au lendemain de l’élection présidentielle de 2020». Il est coupable selon les parlementaires faisant partie de cette commission d’incitation à une insurrection et d’obstruction à une procédure officielle afin d’empêcher la certification du vote confirmant l’élection de son adversaire Joe Biden. Espérons que le département de la Justice américaine reprendra les recommandations de cette commission, rendant ainsi inéligible la candidature de Donald Trump à la prochaine élection présidentielle prévue en 2024.

Enfin, je suggère que le Canada prenne l’initiative de mettre en place une Commission d’enquête internationale afin de juger les crimes de Vladimir Poutine depuis qu’il a envahi l’Ukraine. Il a défié les conventions internationales et encouragé son armée à perpétrer des crimes de guerre contre la population civile ukrainienne. À l’instar de Donald Trump, c’est la seule façon de mettre hors d’état de nuire ceux qui pensent que leur monde imaginaire leur permet d’effectuer en toute impunité des actes de cruauté s’apparentant à un génocide et des crimes contre l’humanité. 

Nous pouvons en tant que pays prendre un leadership international pour promouvoir cette initiative internationale comme nos premiers ministres l’ont fait pour mettre fin au régime de l’apartheid en Afrique du Sud (Brian Mulroney) ou par la convention internationale sur l’interdiction des mines antipersonnel signée à Ottawa en 1997 (Jean Chrétien). 

Lester B. Pearson, ex-premier ministre du Canada, n’a-t-il pas aussi obtenu le prix Nobel de la paix en créant les Casques bleus de l’ONU? À nous de perpétuer cette mission de paix mondiale et de faire en sorte que le Canada assume son leadership international. 

Jean Baillargeon
Expert-conseil en communication stratégique

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