La mission de Félix Auger-Aliassime n’est pas encore complétée
Jessica Lapinski
TURIN – Il existe une différence entre rêver et vivre son rêve. Félix Auger-Aliassime le constate depuis son arrivée à Turin, mercredi.
Ce championnat de fin de saison, le joueur de 22 ans en a fait son objectif depuis son adolescence. Il a passé les dernières semaines à engranger les tournois – et par chance pour lui, les victoires – afin de l’atteindre.
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«C’est étrange. J’avais le stress et la pression de me qualifier pour tournoi, surtout de la façon dont je l’ai fait [en gagnant trois tournois de suite]. Mais quand on arrive ici, on a encore des matchs à jouer. Ce n’est pas comme si je m’étais qualifié et que je pouvais me reposer!», a lancé le Québécois en riant.
«Ce serait une erreur d’être simplement heureux d’être ici. Je me disais que je serais peut-être stressé à mon premier match, mais dès la première balle, je me suis senti normal. Ça ressemblait à un match normal, qui aurait pu être disputé n’importe où.»
Mais le Pala Alpitour de Turin, ce n’est pas n’importe où. L’ambiance est électrique. Pas nécessairement dans les gradins, remplis environ aux trois quarts dimanche. Mais l’éclairage bleu électrique et les coups de tonnerre qui résonnent à chaque as et balle de bris détonnent de ce que l’on voit ailleurs, même aux Internationaux des États-Unis.
Les huit plus grands de la saison y sont réunis. On y fait donc les choses en grand. Et ça, Félix l’a constaté.
«C’est presque ce que l’on connaît de mieux sur le circuit, a pointé Auger-Aliassime. Tout est bien organisé. Mais c’est drôle, parce qu’une fois sur le court, tout ce qui compte c’est l’adversaire devant moi. Ça ne m’a pas pris la tête plus que ça.»
Enrhumé? Fatigué?
Par ailleurs, lors de son parcours jusqu’en demi-finale au Masters 1000 de Paris, il y a deux semaines, le joueur de 22 ans a été aperçu à quelques reprises en train de se moucher.
Si un petit rhume saisonnier l’a un peu incommodé dans la capitale française, il assure s’en être bien remis depuis.
Et il estime que ses 16 victoires consécutives – et la fatigue qui en découle – ne l’ont pas non plus rattrapé dimanche contre Casper Ruud.
Car plusieurs joueurs sur le circuit se plaignent des saisons qui s’étirent de plus en plus. Certains déplorent les blessures cela entraîne parfois. Mais pas Auger-Aliassime, malgré l’éreintante séquence qu’il vient de connaître.
«Peut-être que l’on devrait se préparer mieux, a-t-il lancé, sourire en coin. Dans la vie de tous les jours, des gens se préparent pour des choses beaucoup plus difficiles que ce que nous faisons, nous, comme athlètes.»
«[...] Pour moi, que l’on soit au début ou à la fin de la saison, ma motivation est la même», a-t-il aussi dit.