La ministre St-Onge fustige encore Hockey Canada
Raphaël Pirro
La ministre des Sports, Pascale St-Onge, a fustigé à nouveau Hockey Canada pour son «manque total de transparence» après l’émergence d’un deuxième fonds caché qui aurait, entre autres, servi à des compensations pour les cas d’abus sexuels.
«Je sens que je manque de vocabulaire en ce moment pour m’exprimer», a déclaré Mme St-Onge en mêlée de presse lundi.
- À lire aussi: Hockey Canada avait un autre fonds de réserve
- À lire aussi: «Problèmes systémiques» chez Hockey Canada?
La ministre a réitéré son appel à la démission et au remplacement d’une nouvelle équipe à la tête de l’organisation qui chapeaute la majeure partie des activités liées au hockey au pays.
«Maintenant, je dis clairement que ça prend des démissions, a-t-elle dit. Je ne crois pas que c’est possible de rebâtir la confiance en Hockey Canada et dans l’organisation avec les mêmes personnes qui ont permis à ce système-là d’exister.»
Selon elle, l’existence d’un deuxième fonds secret «illustre» que les cas d’abus sexuels ont été traités comme «un problème d’assurance par Hockey Canada» plutôt que d’une «question de se battre contre la nature même du problème et de changer la culture».
Pascale St-Onge réclame donc «plus de femmes» et plus de gens «qui ne viennent pas de la culture du hockey», incluant un «mélange de bonnes personnes qui connaissent les bonnes pratiques de gouvernance».
La nouvelle, révélée par le «Globe & Mail» lundi, est tombée à la veille d’un nouveau témoignage des dirigeants de Hockey Canada en comité parlementaire mardi.
L’existence d’un premier fonds servant à couvrir les cas d’abus sexuels avait créé un réel scandale l’été dernier. Depuis, la ministre a gelé les fonds fédéraux normalement accordés à Hockey Canada, tandis que de nombreux commanditaires se sont retirés le temps que la tempête passe.
Le Bloc québécois réclame une enquête indépendante
De son côté, le Bloc québécois a demandé l’ouverture d’une enquête indépendante, qui avait reçu l’appui unanime de la Chambre des communes au courant de l’été.
«Presque à chaque semaine, nous en apprenons davantage sur la culture toxique de gestion des cas d’agression sexuelle chez Hockey Canada: deux fonds de plusieurs dizaines de millions de dollars dédiés aux règlements d’agression sexuelle, plusieurs cas d’agression recensés, plus les scandales s’accumulent, plus ils se ressemblent», a déclaré par communiqué Sébastien Lemire, porte-parole bloquiste en matière de Sports.
Mme St-Onge dit préférer attendre les résultats des enquêtes déjà en cours, dont un audit financier et deux enquêtes de corps de police locaux sur des événements spécifiques. La Ligue nationale de hockey (LNH) a aussi fait savoir son intention d’enquêter.
Le néodémocrate Peter Julian, attitré aux Sports, a réclamé que le gouvernement «prenne ses responsabilités» dans le dossier en déclenchant un nouvel audit qui scrute à la loupe les finances de l’organisation en remontant jusqu’à 2016.
«Il est impératif que les familles canadiennes sachent ce que Hockey Canada fait avec leur argent [...]. Nous avons eu un gouvernement fédéral qui a refusé de s’assurer que les organisations sportives nationales adhèrent à une politique de tolérance zéro quant aux abus et aux violences sexuelles», a-t-il dit au Parlement.