Émue par le drame de Laval: la mère d’une enfant assassinée partage le deuil
Jonathan Tremblay
La mère de Joleil Campeau, une jeune fille de 9 ans assassinée à Laval en 1995, partage la souffrance vécue par les parents des deux petits enfants tués.
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« Je ne comprends pas ce qu’ils ressentent, je le sais... dans mes tripes », a laissé tomber jeudi après-midi Donna Sénécal, émotive, debout dans la nef de l’église catholique Sainte-Rose-de-Lima, sur le boulevard Sainte-Rose à Laval.
Émue par le drame, l’éducatrice de 65 ans était venue s’y recueillir.
Plus d’une centaine de peluches et de lampions ornaient le bord du chœur, en hommage aux deux enfants de 4 ans qui ont péri.
« Ça prend quelque chose à quoi s’accrocher », a rétorqué la dame, spirituelle, qui a confié avoir déjà effectué quelques remplacements à la Garderie Éducative Ste-Rose.
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Seuls à comprendre
La triste histoire qui a ébranlé la province en entier a aussi particulièrement atteint son cœur de mère.
Le 12 juin 1995, sa fille de 9 ans, Joleil Campeau, a été agressée et assassinée par Éric Daudelin, à Laval. Il a fallu 16 ans avant qu’il soit arrêté pour ce meurtre.
« On appelle ça de la revivance », a affirmé Mme Sénécal, en se confiant sur les émotions difficiles que le drame faisait remonter en elle.
« Il n’y a personne qui sait ce qu’on vit, a-t-elle poursuivi, par rapport au lien qu’elle partageait désormais avec les parents endeuillés. On n’est plus dans le même monde que les parents qui ont des enfants. C’est un autre monde complètement. »
Le curé Michel Bouchard, présent sur place, s’apprêtait à accueillir le premier ministre Justin Trudeau en soirée.
« C’est atroce. Il n’y a pas de mots. La société a des problèmes. La santé mentale, la pauvreté. Ça marque les gens, a-t-il dit. C’est un malheureux qui a fait ça. Il ne devait pas être bien dans sa peau. [Aux gens éprouvés], je leur souhaite d’être courageux. »
Une messe pour soutenir la communauté dans la prière y sera célébrée dès 11 h, vendredi.
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