La mairesse dénonce les deux jeunes proprios de «mauvaise foi»

Francis Pilon | Le Journal de Montréal
Le cabinet de la mairesse Valérie Plante juge «inacceptable» le comportement du couple d’investisseurs immobiliers «de mauvaise foi» qui a évincé une locataire grâce à un stratagème douteux dans le but de s’enrichir.
«C'est inacceptable de voir des propriétaires utiliser des stratagèmes pour évincer leur locataire, particulièrement en cette période de crise de l'abordabilité qui affecte les familles et la classe moyenne», affirme Marikym Gaudreault, attachée de presse au cabinet de la mairesse.
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Hier, Le Journal révélait que le couple de propriétaires Thierry Mailly-Dominique et Justine Audet a été condamné à payer 14 500$ à leur ancienne locataire d’un triplex sur le Plateau-Mont-Royal.

«On espère que ce jugement serve de leçon à tous les propriétaires qui souhaiteraient profiter du contexte de surenchère des propriétés sur le dos des locataires», mentionne le cabinet de Valérie Plante.
Fille d’un gros joueur immobilier
Selon un jugement du Tribunal administratif du logement (TAL) dévoilé ce mois-ci, les deux amoureux auraient prétexté que la reprise du logement bénéficierait au père de Justine Audet et auraient agi de «mauvaise foi».
Précisons que le père de celle-ci est François Audet, du Groupe Patrimoine, soit un important joueur immobilier dans la région de Québec.

Il est à la tête de plusieurs résidences dans la Capitale-Nationale, dont La Villa du Parc, Le Cousineau, Le Jardin des Pionniers, le Manoir des Pionniers, Humanitae, Le Jules-Verne et la résidence Le Marc-Aurèle.
Selon la locataire expulsée, «le véritable but de la reprise était la spéculation immobilière» et le «le logement n’a jamais été habité par le père» de Justine Audet.
Le TAL lui a d’ailleurs donné raison et a condamné le couple pour «reprise de logement de mauvaise foi». Pour preuve, Thierry Mailly-Dominique et Justine Audet se sont mis les pieds dans les plats en révélant notamment sur Instagram vouloir «transformer, optimiser les loyers et augmenter la valeur de notre bloc».

«Le Tribunal accorde peu de crédibilité aux témoignages des locateurs. Leur version des faits apparaît cousue de fil blanc et est en contradiction avec les propos qu’ils tiennent sur leur compte Instagram», peut-on lire dans le jugement du TAL.
- Écoutez l'entrevue de Geneviève Pettersen avec Mélanie Baril, responsable au Comité logement de la Petite-Patrie, organisme de défense des droits des locataires, sur QUB radio:
Des inspecteurs envoyés
En plus de leur triplex acheté en 2020 sur le Plateau, ces deux jeunes investisseurs immobiliers ont mis la main au cours des derniers mois sur un sixplex situé sur la rue Alexandre-DeSève dans Ville-Marie.
Sur leur page Instagram, le couple a diffusé une panoplie de vidéos et photos où il se met en scène en train de rénover l’immeuble.
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Selon nos informations, des inspecteurs ont été envoyés cet après-midi pour vérifier si les rénovations se font légalement ou non.
«Concernant le sixplex actuellement en rénovation, nous allons faire les vérifications nécessaires», précise pour sa part le cabinet de la mairesse Plante.
Home Depot supprime sa publication
Au lendemain de notre article, l’entreprise Home Depot a d’ailleurs supprimé une publication où l’on voit Thierry Mailly-Dominique et Justine Audet.
Sur ces photos, les tourtereaux font la promotion de produits offerts par l’entreprise pour organiser leur garde-robe.

«Notre relation s'est limitée à un projet ponctuel en 2021 et nous n'avons pas de partenariat actuel en place avec eux», a commenté Alyssa Haw, porte-parole de Home Depot, qui s’est faite avare de commentaires.
Nos demandes d'entrevue avec Thierry Mailly-Dominique, Justine Audet et François Audet du Groupe Patrimoine sont toutes restées sans réponse au moment de publier ce texte.