Le «Roi» Pelé, première vedette planétaire du soccer, s'éteint à 82 ans
AFP
Pelé, première vedette planétaire du socceret monument national au Brésil, est mort jeudi à l’âge de 82 ans à Sao Paulo (sud-est), ont annoncé sa famille et l’hôpital où il avait été admis il y a un mois pour traiter un cancer du côlon.
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«L’hôpital Albert Einstein confirme le décès d’Edson Arantes do Nascimento, Pelé, ce 29 décembre 2022, à 15h27, en raison d’une défaillance multiple d’organes due à la progression de son cancer», peut-on lire dans le bulletin médical.
«Nous t’aimons à l’infini, repose en paix», avait écrit peu avant sur Instagram Kely Nascimento, l’une des filles de Pelé.
Neymar, Messi, Mbappé et cie réagissent
Dès l’annonce de son décès, les réactions de personnalités du ballon rond ont fusé sur les réseaux sociaux.
Pelé «a fait du football un art», a déclaré sur Instagram Neymar, son héritier au sein de la sélection brésilienne, après la mort de l'ex-footballeur de légende à 82 ans jeudi.
«Avant Pelé, le football était juste un sport. Pelé a tout changé, il a fait du football un art (...), il a donné une voix aux pauvres, aux Noirs, et surtout: il a donné de la visibilité au Brésil», a écrit l'attaquant du Paris Saint-Germain.
«Il n'est plus là, mais sa magie va perdurer», a-t-il ajouté, dans un message illustré d'une photo du «Roi» du football portant une couronne et deux autres de lui à ses côtés.
«Repose en paix, Pelé», a réagi Lionel Messi, vainqueur de la Coupe du monde de football avec l'Argentine, peu après l'annonce de la mort de la légende brésilienne du ballon rond à l'âge de 82 ans.
Le septuple Ballon d'or a publié son message sur Instagram, en légende de trois photos: deux de lui-même avec Pelé et une autre du légendaire Brésilien célébrant un but en finale de la Coupe du monde 1970 au Mexique.
«Le roi du football nous a quittés, mais son héritage ne sera jamais oublié, repose en paix, Roi», a écrit en anglais sur Twitter la superstar du PSG et de l’équipe de France Kylian Mbappé, souvent comparé à Pelé pour sa précocité.
The king of football has left us but his legacy will never be forgotten.
— Kylian Mbappé (@KMbappe) December 29, 2022
RIP KING 💔👑… pic.twitter.com/F55PrcM2Ud
«Un simple “au revoir” à l'éternel roi Pelé ne suffira jamais à exprimer la douleur que le monde du football entier ressent actuellement. Une inspiration pour tant, une référence hier, aujourd'hui et pour toujours. L’affection dont il a toujours faite preuve à mon égard a été réciproque dans tous les moments, même à distance», a écrit sur Instagram la vedette portugaise Cristiano Ronaldo.
Le président élu du Brésil Lula a rendu hommage à la légende du football, estimant sur Twitter que «jamais il n'y a eu un numéro 10 comme lui».
«Peu de Brésiliens ont porté le nom de notre pays aussi loin que lui», a ajouté Lula, qui sera intronisé dimanche, en publiant plusieurs photos de lui et de l'attaquant de légende décédé des suites d'un cancer dans un hôpital de Sao Paulo.
Eu tive o privilégio que os brasileiros mais jovens não tiveram: eu vi o Pelé jogar, ao vivo, no Pacaembu e Morumbi. Jogar, não. Eu vi o Pelé dar show. Porque quando pegava na bola ele sempre fazia algo especial, que muitas vezes acabava em gol.
— Lula (@LulaOficial) December 29, 2022
📸: @ricardostuckert pic.twitter.com/YQs3K119t9
La Confédération brésilienne de football (CBF) et Santos, son club de toujours, lui ont également rendu hommage.
«Il a toujours été la plus grande idole de notre football, c’est une perte irréparable», a dit à l’AFP José Vanio Aves da Silva, un concierge à Sao Paulo.
Seul footballeur ayant remporté à trois reprises la Coupe du monde (1958, 1962 et 1970), Pelé, de son vrai nom Edson Arantes do Nascimento, avait été élu athlète du siècle par le Comité international olympique en 1999.
Sa mort est un choc pour tous les amateurs de football, onze jours après la fin de la Coupe du monde au Qatar, et un peu plus de deux ans après celle de Diego Maradona.
Tout au long du tournoi, le «roi» avait publié depuis la chambre de l’hôpital Albert-Einstein où il avait admis le 29 novembre des messages sur les réseaux sociaux, encourageant le Brésil ou félicitant Messi de son sacre «mérité» avec l’Argentine face à la France.
Trésor national
La disparition de Pelé est une immense perte pour le Brésil, où il est considéré comme un «Trésor national».
Aucun joueur n’a fait autant trembler les filets: 1281 buts en 1363 matches sous les maillots de Santos (1956-74), son club au Brésil, de la «Seleçao» nationale et du Cosmos New York (1975-77).
Mais au-delà des chiffres, Pelé restera dans les mémoires comme le «Roi» qui a révolutionné son sport, avec son éternel numéro 10 dans le dos.
Ce dribbleur de génie a été le précurseur du football moderne, avec une qualité technique exceptionnelle conjuguée à des capacités athlétiques hors norme en dépit de sa taille modeste (1,72 m).
Pelé était aussi un grand émotif, comme l’attestent les images en noir et blanc du gamin de 17 ans éclatant en sanglots après avoir décroché le premier de ses trois titres mondiaux, en 1958, en Suède.
Il tenait ainsi la promesse faite à son père, huit ans après l’avoir vu pleurer en écoutant à la radio le «Maracanazo», surnom donné à la défaite contre l’Uruguay qui avait privé le Brésil d’un premier sacre mondial en 1950 à domicile.
En 1970, lors du premier Mondial retransmis en couleurs, c’est avec un sourire radieux que le Roi, au sommet de son art, avait fêté le triplé historique, au sein d’une équipe que beaucoup considèrent comme la plus talentueuse de tous les temps, avec Rivelino, Tostao ou Jairzinho.
«Un seul rein, trois cœurs»
Le monde du ballon rond avait déjà retenu son souffle en novembre 2014, quand le Brésilien avait été placé en soins intensifs après une infection urinaire sérieuse qui avait nécessité son placement sous dialyse.
C’est finalement un cancer du côlon qui a terrassé le «Roi». Pelé était pourtant resté optimiste tout au long de son combat contre la maladie, après la détection d’une tumeur en septembre 2021: «Je vais jouer ce nouveau match avec le sourire», avait-il déclaré sur Instagram.
Pendant sa carrière de joueur, une côte cassée pendant un match avait endommagé son rein droit, qui avait fini par être retiré.
Il n’avait qu’un rein, mais «trois cœurs», blaguait-il, en référence au nom de sa ville natale, Tres Coraçoes, dans l’État de Minas Gerais (sud-est).
Né le 23 octobre 1940 dans une famille pauvre, le petit Edson doit vendre des cacahuètes dans la rue pour aider ses parents. Son prénom a été choisi en hommage à Thomas Edison, inventeur de l’ampoule électrique.
Il signe son premier contrat pro à l’âge de 15 ans, avec Santos, club avec lequel il a empilé les titres, soulevant notamment deux coupes intercontinentales consécutives, contre Benfica (1962) et le Milan AC (1963).
Le 19 novembre 1969, quand il marque le millième but de sa carrière dans le mythique stade Maracana de Rio de Janeiro, le match est interrompu pendant une vingtaine de minutes, le temps d’un interminable tour d’honneur.
Ministre et chanteur
Lors de tournées de matches amicaux à l’étranger avec Santos ou avec la Seleçao, il était reçu comme un chef d’État.
Pelé n’a jamais cédé aux avances des grands clubs européens, mais s’est offert une dernière pige dorée au New York Cosmos, contribuant au premier essor, éphémère, du «soccer» aux États-Unis, où il met un terme à sa carrière, en 1977.
Son règne s’est aussi prolongé en dehors des terrains, avec des rôles au cinéma, des chansons enregistrées et même un poste de ministre des Sports (1995-1998).
Contrairement à l’éternel rebelle Maradona, il a souvent été perçu au Brésil comme un homme proche du pouvoir établi, y compris pendant la dictature militaire (1964-1985).
Parfois jugé hautain et vaniteux, critiqué pour certaines déclarations à l’emporte-pièce, Pelé n’était pas toujours prophète en son pays, contrairement à des héros au destin tragique comme le footballeur Garrincha ou le pilote automobile Ayrton Senna
Pelé en bref
- Nom: Arantes do Nascimento
- Prénom: Edson
- Surnom: Pelé
- Date de naissance: 23 octobre 1940 (82 ans)
- Lieu de naissance: Tres Coraçoes (Brésil)
- Taille: 1,72 m
- Sport/poste: soccer/meneur de jeu
- Clubs successifs: Santos (BRA/1956-1974), New York Cosmos (USA/1975-1977)
- Sélections: 92 (77 buts)
- 1ère sélection: 07/07/1957, Brésil-Argentine (1-2)
- Dernière sélection: 18/07/1971, Brésil-Yougoslavie (2-2)
Palmarès en sélection
- Trois Coupes du monde (1958, 1962, 1970)
- Vice-champion de la Copa America (1959)
Palmarès en club
- Deux Coupes Intercontinentales (1962, 1963)
- Deux Copa Libertadores (1962, 1963)
- Dix Championnats de Sao Paulo (1958, 1960, 1961, 1962, 1964, 1965, 1967, 1968, 1969, 1973)
- Onze fois meilleur buteur du Championnat de Sao Paulo: 1957 (17 buts), 1958 (58), 1959 (46), 1960 (32), 1961 (47), 1962 (37), 1963 (22), 1964 (34), 1965 (49), 1969 (26), 1973 (11)
- Cinq Coupes du Brésil (1961, 1962, 1963, 1964, 1965)
- Un Championnat des États-Unis (1977)
Records
- Unique joueur triple champion du monde
- Plus jeune champion du monde et plus jeune buteur en finale de Coupe du monde (17 ans en 1958)
- 1281 buts en 1363 matches, record mondial incluant des matches amicaux et homologué par la FIFA
- Meilleur buteur de l’histoire de l’équipe du Brésil (77 buts)
- 58 buts dans le Championnat de l’État de Sao Paulo pour la saison 1958
- Auteur de 6 quintuplés, 30 quadruplés et 92 triplés dans sa carrière
- 1000e but marqué le 19/11/1969 au Maracana (Santos - Vasco de Gama). À la 78e minute, penalty, but de Pelé. Le match est interrompu, Pelé fait un tour d’honneur et revient sur la pelouse avec un maillot frappé du n°1000.
Distinction
- Élu athlète du siècle par le Comité international olympique (1999)
- Élu footballeur du siècle par la FIFA (2000)
- Ballon d’Or d’honneur (remis en janvier 2014)