La honte du Canada

Thomas Mulcair
Nouvelle alarmante dans le dossier de l’environnement. Les États-Unis consommeront 23 % plus de charbon pendant la première année de la présidence de Joe Biden que lors de la dernière année au pouvoir de Donald Trump.
Cent millions de tonnes... de plus ! Et ça, c’est seulement pour les États-Unis.
Alors que l’économie reprend, plusieurs pays voient leurs demandes d’énergie augmenter rapidement et une pénurie les amène à se retourner vers cette source climaticide, le charbon.
Promesses rompues
Joe Biden avait un plan bien huilé lors de sa campagne électorale, il y a un an. Il allait signer l’Accord de Paris et imposer des tarifs compensatoires à la frontière pour empêcher les resquilleurs de refiler leur pollution sans payer. Si les entreprises américaines allaient internaliser les coûts environnementaux, tout le monde allait être obligé de le faire. Parole de Joe !
Biden a bel et bien signé Paris le premier jour de son mandat, mais pour le reste, les résultats sont en train de se révéler tout autres.
C’est une réalité très triste que les gouvernements qui se targuent d’être plus « progressistes » sur les questions environnementales n’aient souvent pas les résultats correspondant à leurs prétentions.
Piètre bilan
Tout comme les États-Unis, le Canada excelle dans le « faire-semblant ».
Le Canada a signé Kyoto sous le gouvernement de Jean Chrétien. Après l’avoir signé, le Canada a eu un des pires bilans au monde d’augmentation de gaz à effet de serre. Comme l’a candidement admis son ancien chef de cabinet, c’était une opération qui visait surtout à « galvaniser » l’opinion publique, car ils n’avaient aucun plan pour remplir leurs obligations. C’était une opération de communication politique sans résultat.
Il en va de même avec Trudeau qui a le pire bilan de tous les pays du G7 depuis qu’il est premier ministre. Le Canada s’est doté d’un plan merveilleux depuis peu mais, évidemment, il n’y a absolument aucun résultat concret et nos GES augmentent chaque année depuis que Trudeau est là.
La même pénurie qui voit une augmentation importante de consommation de charbon aux États-Unis causera une augmentation similaire dans la production de pétrole et de gaz au Canada.
Après une accalmie pendant la pandémie, il y aura une augmentation encore plus importante de nos GES dans les années à venir. À ce chapitre, il faut aussi noter que non seulement Trudeau a acheté un pipeline, mais il continue de subventionner les secteurs pétrolier et gazier, enfreignant un autre engagement international.
Rencontre cruciale à Glasgow
Le Canada est choyé d’avoir un si grand territoire, riche en ressources naturelles et capable de nous donner un bon niveau de vie. Mais il faut aussi penser à notre mode de vie et à notre milieu de vie, l’environnement.
Dans quinze jours, les chefs d’État du monde entier se rendront à Glasgow pour une réunion cruciale de l’ONU sur les changements climatiques.
Le Canada était le premier pays à sortir du protocole de Kyoto. Notre piètre performance depuis qu’on a signé l’Accord de Paris est également une honte pour le Canada et une trahison des générations futures.