La guerre en Ukraine, événement de l’année 2022 de l’Agence QMI
Agence QMI
Bombardements de centrales nucléaires, corps qui jonchent les rues, villes réduites en cendres, l'année 2022 a été marquée au fer rouge par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a pris de court la planète et eu des répercussions mondiales qui se font encore ressentir jusqu’au Québec.
«C’est l’événement de tous les impossibles», a résumé Guillaume Lavoie, membre associé à la Chaire Raoul-Dandurand.
L’Agence QMI a choisi la guerre en Ukraine comme l’événement ayant le plus marqué 2022, selon un sondage effectué auprès des responsables de l’information de Québecor.
«[C’est] un événement majeur dans l’échiquier géopolitique moderne. C’est l’histoire qui se déroule sous nos yeux», a souligné Ariane Caron-Lacoste, adjointe aux cahiers, CASA et Zeste et éditrice, Les éditions du Journal.
Au lendemain de l’annonce par le président russe Vladimir Poutine d’une «opération militaire spéciale», l’Ukraine s’est retrouvée sous les bombardements de l’armée russe dans la nuit du 23 au 24 février.
Cette invasion découle de plusieurs années de conflit entre les deux pays, notamment avec l’annexion de la Crimée en 2014 et la guerre du Donbass.
«Je n’ai pas besoin d’un lift, j’ai besoin de munitions.» Cette phrase, prononcée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky après la proposition des Américains de le transférer en lieu sûr, va cependant déclencher une vague de mobilisation de la communauté internationale.
Des répercussions planétaires
L’événement, qui ne s’est pas seulement cantonné aux frontières européennes, a eu des répercussions mondiales sur le marché des céréales, le prix de l’essence et l’inflation.
«La pression sur le secteur agricole ne fait qu’amplifier les pressions à la hausse sur l’inflation, que vous soyez à Berlin, à Paris, à Québec ou à Rimouski», a expliqué M. Lavoie.
Les États-Unis, l’Union européenne, l’OTAN, sans oublier le Canada, ont mobilisé des ressources militaires et financières pour soutenir le pays qui voyait ses villes rasées par les bombardements russes.
Les Ukrainiens, qui ont tenté de trouver refuge dans d’autres pays lors des premières semaines du conflit, ont aussi marqué l’imaginaire collectif. Au Canada, ce sont plus de 128 000 Ukrainiens qui se sont installés au cours de l’année, notamment au Québec où les citoyens ont ouvert leurs portes pour aider les réfugiés.
Plus d’un million de Russes ont également quitté leur pays à la suite de l’annonce d’une mobilisation des hommes pour rejoindre les rangs affaiblis de l’armée russe: une décision qui aura des conséquences sur plusieurs générations.
«L’invasion, avec les bombes et les milliers de morts, mérite à elle seule le titre d’événement marquant de l’année», a avancé Jean-Louis Fortin, directeur du Bureau d'enquête. «Mais au Canada, ces événements ont aussi été un rappel saisissant: la Russie est notre voisin immédiat au Nord et la souveraineté de notre territoire, qui y est bien mal défendu, pourrait être en péril.»
Selon M. Lavoie, «la grande naïveté de l’Occident a été de sous-estimer à quel point occuper l’Ukraine est important dans la psyché nationale russe». Une obsession qui remonte aux règnes de Pierre le Grand et Catherine la Grande au 18e siècle et qui devrait se poursuivre en 2023.