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L'article provient de 24 heures
Environnement

Grève de la faim terminée à l'UdeM: un plan de désinvestissement dans les énergies fossiles sera déposé

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Photo portrait de Julien Bouthillier

Julien Bouthillier

2022-04-03T14:29:20Z
2022-04-03T21:49:32Z
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Victoire pour les militants qui occupaient un hall de l'Université de Montréal depuis 6 jours: ils ont plié bagage samedi, après que le recteur eut annoncé qu'il déposerait un plan de désinvestissement des énergies fossiles. Rappelons que certains étudiants avaient entamé une grève de la faim pour mettre de la pression sur l'établissement à ce sujet.

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Les étudiants lors de l'installation de leur campement à l'UdeM
Les étudiants lors de l'installation de leur campement à l'UdeM Joël Lemay / Agence QMI

Les protestataires demandaient le retrait total des investissements de l'UdeM dans le secteur des énergies fossiles d’ici 2025. Dans une lettre adressée aux étudiants militants datée de samedi, le recteur de l'université, Daniel Jutras, s'est engagé à déposer un plan devant les instances de l'université d'ici le 1er juin prochain, afin d'atteindre cet objectif.

«Bien que je déplore le recours à des actions prenant la forme d’une occupation d’un espace universitaire ou une grève de la faim, je reconnais le leadership du mouvement étudiant dans la mise en œuvre des politiques d’investissement responsable en contexte universitaire», écrit M. Jutras dans sa missive.

Le plan devra cheminer dans les instances universitaires avant d'être mis en branle. 

Des militants satisfaits pour l'instant

Vincent Valin est un militant de l'Écothèque, le regroupement étudiant derrière l'occupation de cette semaine. Il fait partie des trois étudiants qui ont fait la grève de la faim pour mettre de la pression sur le recteur – et le seul qui ait tenu jusqu'à la fin. Joint dimanche par le 24 heures, il dressait un portrait positif de leur action militante. «C'est une victoire partielle, mais ça demeure une victoire», a-t-il déclaré. 

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Vincent Valin
Vincent Valin

Les militants estiment que leur gain de cause n'est pas entier, puisque le régime de retraite de l'université, qui compte pour près de 75% des investissements de celle-ci dans les énergies fossiles, n'a fait l'objet d'aucune promesse de désinvestissement. Toutefois, les militants ont obtenu une rencontre avec le gestionnaire de fonds du régime en question. «J'ai confiance qu'on puisse les convaincre, qu'on puisse leur montrer que la bonne chose à faire c'est de désinvestir», affirme Vincent. 

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Éléonore Caron, militante au sein de l’Écothèque et étudiante en littérature à l'UdeM, partage son optimisme. «On voulait sortir de là avec un engagement de désinvestissement du fonds de dotation, puis aussi plus de transparence, et ça, c'est un legs qu'on peut donner aux futurs militants et militantes.»

Éléonore Caron (à gauche) et Halima Malek (à droite) durant l’occupation à l’UdeM
Éléonore Caron (à gauche) et Halima Malek (à droite) durant l’occupation à l’UdeM Courtoisie Éléonore Caron

Les étudiants demandaient en effet une plus grande transparence de l'Université quant à ses investissements, une demande à laquelle le recteur a répondu favorablement en promettant notamment d'inclure des indicateurs carbone dans le rapport annuel. 

Joël Lemay / Agence QMI
Joël Lemay / Agence QMI

Au-delà de la simple transparence, Éléonore estime que les étudiants devraient avoir leur mot à dire dans la gestion de leur université. «L'université c'est une institution que j'aime! Les gens qui ont occupé cette semaine ne l'ont pas fait par haine, ils l'ont fait justement parce que l'université c'est un projet auquel on croit. Je pense que c'est assez aberrant que les étudiants et étudiantes soient mis de côté dans les décisions de cet ordre-là. C'est assez étrange qu'on nous demande de s'asseoir les bras croisés et de ne pas demander de comptes alors que l'UdeM est une institution publique de laquelle on est tous et toutes membres.»  

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La mobilisation pour changer les choses

Au-delà des gains qu'ils ont obtenus de l'administration universitaire, les militants estiment que leur action de cette semaine prouve que la mobilisation pour la justice climatique peut mener à des résultats concrets. «Ça montre que l'action peut mener quelque part, même si j'en ai douté à chaque instant jusqu'au vendredi soir! L'action militante et collective peut réellement mener à un changement», conclut Vincent Valin. 

Éléonore Caron est satisfaite également de la semaine éprouvante qu'elle vient de vivre. «Ça a vraiment été une semaine brûlante, je n'ai pas beaucoup dormi, mais j'en garde des beaux souvenirs. [...] Ça fait un moment que je suis dans le milieu associatif et c'est la première fois que je collabore aussi étroitement avec des gens d'autres associations étudiantes. Quand on se met ensemble, on est capables d'aller chercher des gains», exprime-t-elle.

Quant à Vincent, son premier repas après plus de 100 heures de grève de la faim aura été un plat de pâtes. L'étudiant de 22 ans assure qu'il se porte bien après avoir été transporté à l'hôpital vendredi. 

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