La France vient à bout de l'Angleterre
Dave Lévesque
Championne défendante, la France a rendez-vous avec le Maroc en demi-finale de la Coupe du monde après une victoire de 2 à 1 sur l’Angleterre samedi.
Les Bleus ont été plus en contrôle que les Anglais sur l’ensemble du match, mais ils se sont mis dans le pétrin deux fois plutôt qu’une en accordant deux tirs de pénalité et ont un peu joué de chance.
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Les Anglais repartent encore une fois avec leur petit bonheur et vont attendre au moins jusqu’au prochain Euro, en 2024, avant de remporter un championnat majeur. Ils attendent depuis 1966, année où ils ont gagné la Coupe du monde.
Quant aux Français, ils auront une belle commande sur les bras dans quelques jours, face au Maroc, qui n’a accordé qu’un seul but en cinq matchs.
Les Bleus frappent tôt
Les Français ont pris les devants tôt dans le match, quand Aurélien Tchouaméni a décoché une superbe frappe d’une trentaine de mètres.
Les Anglais sont revenus en force pour amorcer la seconde période et ils ont eu toutes les chances possibles dans cette seconde demie puisqu’ils n’ont pas eu un, mais bien deux tirs de pénalité.
C’est du luxe dans un quart de finale de Coupe du monde. Mais il faut savoir quoi faire avec. Continuez votre lecture, on vous explique ce qu’on veut dire.
Tchouaméni a gaffé en faisant chuter Bukayo Saka, ce qui a permis à Harry Kane de se présenter au point de pénalty à la 54e minute. Il a battu Hugo Lloris pour rejoindre Wayne Rooney au sommet des meilleurs marqueurs de l’histoire de la sélection anglaise avec 53 buts.
Énorme raté
À partir de ce moment, le match s’est ouvert et la France a commencé à appuyer sur l’accélérateur, même si les Anglais ont été brillants dans leur couverture de Kylian Mbappé, qui a été blanchi pour la première fois de ce Mondial.
On filait tranquillement vers la prolongation quand Jordan Pickford a réalisé un superbe arrêt sur une volée d’Olivier Giroud.
L’attaquant français a obtenu sa revanche quelques secondes plus tard, sur le coup de pied de coin qui a suivi, quand il a reçu un centre parfait d’Antoine Griezmann pour battre Pickford de la tête. Il marquait son 53e en sélection, lui aussi.
Ça se dessinait mal pour les Anglais, mais Théo Hernandez a eu une grosse bulle au cerveau et a poussé Mason Mount dans le dos. Révision vidéo il y a eu et Kane s’est à nouveau présenté au point de pénalty.
C’est à ce moment qu’on vous rappelle que Kane et le gardien français, Hugo Lloris, sont coéquipiers depuis une dizaine d’années à Tottenham Hotspur.
On est alors à la 84e minute, la France mène 2 à 1 et Kane est seul face à son ami. Il s’élance et envoie sa frappe en orbite. Les espoirs anglais commencent à s’écrouler.
Lloris solide
Dans le prélude au match, les médias anglais ne se sont pas gênés pour prétendre que Lloris, qui vit à Londres depuis une décennie, était le maillon faible de l’Équipe de France.
Celui-ci disait ne pas en faire de cas la veille de la rencontre, mais il s’en est manifestement nourri.
Outre le pénalty accordé à Kane, il n’a rien donné à l’adversaire, terminant la rencontre avec six arrêts.
Il a été particulièrement bon en première demie, stoppant deux fois son bon ami Kane, en plus de dévier du bout des doigts un missile de Jude Bellingham dès le début de la seconde demie.
On parle déjà du Maroc
Une bonne équipe fait sa chance, mais elle peut aussi se mettre dans le pétrin.
La France a marqué deux très beaux buts, mais ceux-ci auraient pu être relégués aux oubliettes si Harry Kane avait marqué sur les deux tirs de pénalité que l’Angleterre a obtenus. Il a raté le second.
Didier Deschamps a eu de très bons mots pour son adversaire après le match. Il faut dire qu’il ne manque pas de classe, le sélectionneur français.
«C’est une très belle équipe dans ce qu’elle peut faire sur le plan technique et dans l’intensité. Le seul regret c’est que les chances qu’ils ont eues, on leur a donné.»
Déjà le Maroc
Même si la France venait juste de défaire l’Angleterre, il a été question de la demi-finale contre le Maroc, qui aura lieu mercredi.
«On va célébrer ce soir, mais on se remet au boulot demain parce qu’on a un gros match mercredi contre l’équipe du Maroc.»
Le sélectionneur, Didier Deschamps, a trouvé que ces questions arrivaient un peu vite, mais il a insisté pour dire que le Maroc avait sa place dans le carré d’as.
«Peu de personnes pouvaient attendre le Maroc en demi-finale de Coupe du monde. Ils ont joué cinq matchs et ont accordé un but, ce n’est plus une surprise. Ils méritent leur place.
«C’est pour mercredi, on a encore un petit peu de temps pour savourer ce qu’on a fait contre une très belle équipe d’Angleterre.»
Grisant pour Giroud
Pour l’auteur du but victorieux, Olivier Giroud, c’est un peu la cerise sur le gâteau puisqu’il y a quelques jours, il est devenu le meilleur buteur de l’Équipe de France en dépassant Thierry Henry. Samedi, il a marqué son 53e but dans le maillot bleu.
«Le fait de battre Titi sur le 52e c’était un énorme soulagement. Maintenant, celui-là est peut-être encore plus beau parce que juste avant, j’essaie de cadrer et [Jordan] Pickford fait un superbe arrêt. J’ai cru que j’aurais une autre chance après, Griezmann m’offre un super ballon et c’est incroyable.»
Les Français sont maintenant à deux victoires de répéter leur titre de 2018. Remporter deux Coupes du monde de suite, c’est rare. L’Italie l’a fait lors des deuxième et troisième tournois, en 1934 et en 1938, et le Brésil a répété l’exploit en 1958 et en 1962.
Meilleur sort
Le sélectionneur anglais, Gareth Southgate, a rendu hommage à la France, tout en soutenant que sa propre équipe avait livré une bonne performance.
«La France sait qu’elle s’est retrouvée dans tout un match et nous savons que nous avons donné du mal à une équipe d’élite. Je ne pense pas qu’on aurait pu en faire plus.
«Notre performance méritait mieux, mais ce sont les buts qui font la différence. J’ai dit aux joueurs qu’ils n’auraient pas pu en faire plus. Ce sont des petits détails qui ont déterminé l’issue du match, notre progression dans ce tournoi a été excellente.»
Southgate a aussi pris la défense de Harry Kane, qui a raté son deuxième tir de pénalité, celui qui aurait pu créer l’égalité en fin de rencontre.
«Nous gagnons ensemble et nous perdons ensemble. On a accordé deux buts et nous en avons raté quelques-uns. Nous ne serions pas ici sans les buts qu’il [Kane] a marqués.»