Il faut apprendre à se pardonner

Louise Deschâtelets
J’aimerais répondre à la dame qui se disait en désaccord avec la nouvelle loi qui permettra aux enfants adoptés de retrouver leurs parents biologiques, ainsi qu’à toutes les femmes qui partagent son opinion, parce qu’elles craignent de faire savoir à la face du monde qu’elles ont un jour posé un tel geste.
Madame, vous avez donné votre enfant en adoption à un moment de votre vie où vous n’étiez pas en mesure de vous en occuper. Pourquoi penser que votre entourage vous en tiendra automatiquement rigueur ? Il faut bannir la honte de votre existence.
Je suis conscient que l’arrivée subite dans votre vie de votre enfant biologique risque de réveiller en vous de grosses émotions. Mais pourquoi avoir honte de cela ? Au contraire, cette mise en adoption est tout à votre honneur. Vous auriez pu succomber à l’idée de vous faire avorter et vous ne l’avez pas fait en menant votre grossesse à son terme.
En donnant votre enfant en adoption, vous lui avez permis d’avoir une belle vie, et possiblement un bel avenir. Ce que vous n’auriez pas pu lui donner vous-même étant donné votre jeune âge et votre inexpérience. Ça, c’est un super cadeau que vous lui avez fait.
Et que dire en plus du cadeau que vous avez fait au couple à qui votre enfant a été confié ? Dites-vous que vous leur avez probablement procuré une immense joie par votre geste. Au contraire de la honte, vous devriez être inondée du bonheur d’avoir fait ce qui était juste et bon au moment où vous l’avez fait.
S.B.
Votre volonté de faire ressortir le meilleur d’un geste d’abandon posé à une époque où la personne se trouvait dans un grand embarras est louable. Chaque personne ayant droit à son libre arbitre dans toutes les circonstances de sa vie, qui sommes-nous pour la juger ? À mon avis, il aurait cependant mieux valu éviter de le faire en stigmatisant le choix qu’elle aurait pu faire en avortant, vu que cette solution en aurait été une aussi valable dans les circonstances.