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L'article provient de TVA Sports
Sports

La flamme de Harley-David O’Reilly s'est éteinte

PHOTO COURTOISIE/VINCENT ETHIER/EYE OF THE TIGER MANAGEMENT
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Tommy Thurber

2022-10-31T19:49:46Z
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Le boxeur Harley-David O’Reilly souhaitait réaliser son rêve et livrer un combat chez les professionnels. Après une victoire percutante chez lui, jeudi dernier à Gatineau, il a décidé de tirer sa révérence.

Après un long parcours amateur, avec au passage un championnat canadien et une médaille de bronze aux Jeux du Commonwealth, O’Reilly avait annoncé une première retraite, envoyé au tapis par les blessures. C’était en janvier 2020.

Mais l’appel de la boxe se faisait toujours sentir. Et lorsque l’occasion de se battre sur une carte d’Eye of the Tiger Management (EOTTM) devant parents et amis s’est présentée, il n'a pas hésité. Le temps d’un combat, pas un de plus.

«La passion est partie. Je suis heureux de l’avoir vécue, mais il faut que je passe à autre chose. [...] Là, il est temps de vivre ma vie», a révélé le Gatinois de 33 ans à la sortie du ring, non sans lancer quelques cris de joie bien sentis pour souligner sa victoire aux dépens d’Hubert Poulin par K.-O. au premier round.

Pas de motivation

O’Reilly n’a peut-être livré qu’un combat professionnel, mais il est bien conscient de ce qu’il faut faire pour progresser dans ce sport. Il sait qu’il ne deviendra pas champion du monde demain matin et qu’il devrait faire ses classes, un combat à la fois, afin d’y arriver.

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Devant ces années de travail à venir, O’Reilly a plutôt choisi d’accrocher les gants.

«Il faut que je passe à autre chose. Ma femme a sacrifié sa vie avec moi, ça fait 15 ans qu’on est ensemble et ça fait 15 ans qu’elle m’attend. Elle m’encourage et voudrait que je continue si je le voulais, mais avec les sacrifices qu’on doit faire...»

«Moi, je ne suis pas capable de dédier ma vie à ce sport. Je travaille cinq jours par semaine. J’ai des objectifs dans ma vie, je veux faire autre chose. Je ne veux pas tout mettre le reste de ma jeunesse dans ce sport.»

Toutefois, au-delà de cette progression nécessaire, c’est surtout l’entraînement qu’O’Reilly veut éviter. Certains signes ne mentent pas et le pugiliste a été en mesure de constater sans l’ombre d’un doute qu’il n’était pas un amoureux du gymnase.

«J’ai contracté la COVID-19 pendant mon camp d’entraînement et quand c’est arrivé, je me suis dit: "ah, ça va faire du bien d’arrêter de m’entraîner un peu". Ce n’est pas la mentalité que tu veux avoir. [Artur] Beterbiev, tu ne lui demandes pas d’aller au gym. Alexandre Gaumont, tu ne lui demandes pas d’aller au gym. Moi, il faut que je me demande si ça me tente.»

O’Reilly a donc profité de chaque instant du gala de jeudi en Outaouais. Il peinait, par moments, à contenir son immense joie. Il était bien conscient qu’il peinera à vivre le même genre d’expérience hors de l’arène, mais il songe d’ailleurs à devenir entraîneur, question de rester près de l’action.

«Mon Dieu, je vais chercher ce genre de "feeling" pour le reste de ma vie», a-t-il lucidement lancé avant de retourner célébrer dans la foule.

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