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Culture

La famille de Monica la mitraille témoigne dans un documentaire

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Julie Loiselle

2023-08-11T10:00:00Z
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Dans les années 1960, Montréal est aux prises avec de graves problèmes de criminalité. Parmi les bandits notoires, une femme fait particulièrement parler d’elle: Monica Proietti, surnommée Monica la mitraille. Si plusieurs documentaires ont tenté de raconter son histoire, jusqu’ici, la parole avait peu été donnée à ses descendants. Dans Maman la mitraille, ses enfants et petits-enfants témoignent de leur expérience.  

• À lire aussi: Claude Poirier se remémore l’affaire Monica la mitraille avec de vifs détails  

Dans cette série documentaire de quatre épisodes réalisée par Martin Paquette, on essaie de répondre à une question: comment se fait-il que les descendants de Monica aient subi les conséquences de ses agissements, alors que la plupart ne l’ont jamais connue? Pour ce faire, on découvre la vie de Gilles Tessier, le fils cadet de Monica, aujourd’hui âgé de 56 ans. Il n’avait que 18 mois lorsque sa mère a été tuée par des policiers. Pourtant, il n’a jamais cessé d’être associé au personnage plus grand que nature qu’était sa génitrice. La série laisse aussi place à l’aspect judiciaire: des policiers, des avocats et des journalistes de l’époque (dont le bien connu Claude Poirier) racontent leur point de vue sur le phénomène «Monica la mitraille».      

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Gilles, un enfant diabolique
Le premier épisode nous permet de découvrir Gilles, un homme touchant qui n’a pas eu la vie facile. «Enfant, j’étais le diable», lance-t-il d’emblée, se remémorant les vols de commerces qu’il planifiait à 13 ans. Le cinquantenaire a d’ailleurs passé la moitié de sa vie en prison, commettant infraction par-dessus crime. Au moment de tourner le documentaire, il n’avait pas le droit de quitter son domicile puisqu’il purgeait une peine pour possession de drogue. 

Il se rappelle qu’il avait environ 12 ans lorsqu’il a appris, par la bouche de son travailleur social, qu’il était le fils de la célèbre criminelle. Cette information l’avait perturbé au plus haut point. D’ailleurs, malgré son look de délinquant, une grande fragilité émane de M. Tessier. On le sent aussi très nerveux lorsqu’il rencontre Louis-Raymond Maranda, le fils de l’avocat qui a jadis défendu sa mère. Ce dernier lui donne des détails qui l’intéressent beaucoup. Il lui raconte notamment comment elle était perçue dans le milieu. «Votre mère était une femme extraordinaire selon mon père, indique-t-il, mais quand elle a rencontré Tony Smith, elle a un peu changé... Elle voulait tellement être aimée.» 


«Étiquetés» à jamais
Au cours du premier épisode, on apprend également que l’impact des choix de vie de Monica ne s’arrête pas à son fiston Gilles. Son petit-fils Maxime a lui aussi de la difficulté à s’éloigner de la criminalité. À la manière d’un épisode de téléréalité, le public assiste à un appel entre le père et le fils, pendant lequel Maxime s’inquiète de son premier passage en prison. Gilles essaie de le rassurer, mais il sait trop bien que ces 15 prochains mois seront pénibles. Il est également persuadé que la sentence de son fils est beaucoup trop sévère pour un premier petit crime. «Ce n’est pas lui qu’ils ont jugé, c’est son nom», se désole-t-il. Puis, à la caméra, une experte en criminalité tente d’expliquer pourquoi il est difficile de briser la spirale infernale de la délinquance d’une génération à une autre. Si Monica Proietti n’était pas décédée, le destin de Gilles et de sa famille aurait-il été différent? 

Maman la mitraille est une série percutante qui permet aux descendants de la célèbre voleuse de s’ouvrir avec une générosité et une transparence extraordinaires.



Cette série est présentée sur la plateforme Vrai.

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