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L'article provient de TVA Sports
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La fameuse liste de Danièle Sauvageau...

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Photo portrait de Benoît Rioux

Benoît Rioux

2022-01-31T15:44:32Z
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La conquête de la médaille d’or par l’équipe canadienne féminine de hockey aux Jeux olympiques de Salt Lake City demeure dans la mémoire collective. Mais 20 ans plus tard, les circonstances entourant cette finale contre les Américaines sont fascinantes à revisiter.

Avant ces Jeux, tenus moins de six mois après les attentats du World Trade Center, Danièle Sauvageau avait dressé une liste d’impondérables. Cette initiative allait éventuellement, à n’en point douter, représenter un pas important vers le triomphe. 

«C’est une liste qui inclut tout ce qui peut affecter les performances d’un athlète, résume celle qui était alors à la barre de la formation canadienne, notant que le concept est toujours d’actualité. Se sentir en sécurité, c’est le besoin numéro 1 qu’on a comme athlète et comme personne. Après, les facteurs sont nombreux et peuvent différer d’un athlète à l’autre.» 

La gardienne québécoise Kim St-Pierre se souvient très bien de cette fameuse liste qui, à travers toutes les distractions pouvant survenir à l'extérieur ou sur la patinoire, comptait un élément qui a été particulièrement utile aux Canadiennes. 

«On savait que ça se pouvait que l’arbitre ne soit pas de notre bord en finale, ça faisait partie des possibilités sur la liste», mentionne St-Pierre, en replongeant dans ses souvenirs de cette mythique victoire de 3 à 2 contre les États-Unis. 

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Tous ceux qui avaient visionné cette finale à l’époque se souviendront en effet des nombreuses pénalités décernées à la formation canadienne. Les Américaines s’étaient retrouvées en supériorité numérique pendant près de 16 minutes durant cette partie. Leurs deux buts avaient d’ailleurs été marqués sur le jeu de puissance. 

«Ç’a n’avait aucun sens, témoigne St-Pierre. Je revois les images et il y avait tellement de pénalités qui n’auraient pas dû être appelées, mais ça fait partie de l’histoire.» 

«Pendant le match, j’ai peut-être parlé à l’arbitre une ou deux fois, se souvient pour sa part Danièle Sauvageau. Ça ne servait à rien parce qu’elle n’était pas là... On le voyait dans ses yeux et dans son non verbal.» 

Un jugement altéré... 

Jamais Danièle Sauvageau n’a pensé qu’il y avait eu corruption auprès de l’arbitre américaine Stacey Livingston lors de la finale des Jeux de Salt Lake City. L’officielle a tout simplement très mal géré la rencontre, selon elle. 

«Une corruption? Ça ne m’est pas passé par la tête. Je n’ai jamais senti qu’elle voulait punir une seule équipe, tranche l’entraîneuse. Son jugement a simplement été altéré par l’ampleur de l’événement. Il y avait des drapeaux américains partout. Je ne lui en veux pas à elle, j’en veux à ceux qui l’ont placée là.» 

La victoire des Canadiennes n’en demeure que plus louable, d’autant plus qu’elles avaient perdu leurs huit matchs préparatoires contre les Américaines avant ces Jeux. 

«On se faisait souvent battre par leur avantage numérique, précise St-Pierre. Pendant cette finale, à chaque fois qu’on réussissait à s’en sortir, on avait une fierté, mais c’était rapidement à recommencer. De leur côté, les Américaines perdaient confiance, car elles ne pouvaient même pas compter sur ce qui faisait habituellement leurs succès.» 

Si Danièle Sauvageau ne peut oublier la piètre qualité de l’arbitrage, elle en retiendra davantage la victoire face à l’adversité et l’adéquate préparation. Chez les meneuses, Cassie Campbell, Hayley Wickenheiser et Danielle Goyette avaient disputé un superbe match en finale, notamment en infériorité numérique. Avec 25 arrêts, St-Pierre avait pour sa part tenu le fort devant le filet, tandis que l’attaquante Caroline Ouellette, à seulement 22 ans, avait marqué le premier but de la finale.

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