La drag queen Barbada commente avec humour des tweets qu’elle a reçus
Élise Lacombe
On a accueilli dans les studios du 24 heures la drag queen Barbada de Barbades, en lui demandant de commenter plusieurs tweets reçus à la suite de l’annulation, au début du mois de juillet, de «L’heure du conte» qu’elle anime dans différentes bibliothèques.
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Voici trois de ses réponses qui contribuent à défaire les stéréotypes autour de l’art de la drag.
Tweet: Je comprends pas pourquoi un homme ressent le grand besoin et le grand désir de s’habiller en femme et de se montrer comme ça à nos enfants.
Réponse de Barbada: La drag, c’est un peu comme un personnage, comme par exemple Robin Williams qui incarne Mme Doubtfire ou Marc Labrèche qui fait Brenda Montgomery.
C’est un personnage qui n’existe pas dans la réalité, ce n’est ni un homme, ni une femme. C’est une forme d’art sous toutes les formes imaginables.
Les enfants quand ils voient une drag, ils voient un personnage coloré, drôle, aimant et particulièrement fashion, on va se le dire.
Tweet: Il me semble qu’on pourrait ouvrir l’esprit des jeunes de beaucoup d’autres manières que des spectacles de drag queen. Est-ce vraiment nécessaire ?
Réponse de Barbada: Bien sûr qu’il y a pleins de manières d’ouvrir l’esprit des jeunes. Ce qui est important, c’est que les enfants voient et comprennent la différence. L’art de la drag fait partie intégrante de la communauté LGBTQ+, c’est donc un excellent véhicule, justement, pour les ouvrir à la diversité et la différence !
Tweet: Un lavage de cerveau pour endoctriner [les enfants] dans leur sexualité. Laissons-les vivre comme un enfant.
Réponse de Barbada: Les enfants ont besoin de vivre tels qu’ils sont. Ils ont besoin de se faire dire qu’ils sont OK, qu’il n’y a pas de problème avec eux, peu importe leurs différences. Ils ont besoin de se faire aimer, de se faire accepter et d’avoir des modèles et c’est exactement ce que moi, Barbada, je veux leur montrer !
Annulation et messages haineux
Barbada propose depuis 2016 son activité «L’heure du conte» dans différentes bibliothèques pour donner aux enfants l’envie de lire.
Récemment, elle a été informée par la division des bibliothèques de l’arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal, que deux de ses activités prévues en novembre prochain n’auraient pas lieu.
Un peu plus tôt dans l’été, en juin, Barbada a reçu plusieurs messages haineux alors que la bibliothèque de Dorval a fait la promotion de «L’heure du conte» sur ses réseaux sociaux.
L’arrondissement de Saint-Laurent est finalement revenu sur sa décision le 1er août et son maire a confirmé que l’activité aurait bel et bien lieu en novembre. «L'objectif premier est de donner le goût de lire aux enfants, tout en découvrant la richesse des différences!», a-t-il déclaré.
-Avec l’Agence QMI