La DPJ Mauricie-Centre-du-Québec a lésé les droits d'enfants
Amélie St-Yves
Le constat est accablant: les droits de nombreux enfants, qui se sont retrouvés en famille d'accueil, parfois en adoption, ont été brimés par la DPJ Mauricie-Centre-du-Québec. C'est la conclusion du rapport de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse, dévoilé jeudi.
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Trois fois plus d'enfants sont mis en adoption en Mauricie-Centre-du-Québec que dans la Capitale-Nationale.
Si on compare avec Laval, c'est six fois plus d'enfants, selon le rapport d'enquête de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ).
Et ce n'est pas un hasard. L'enquête de la CDPDJ révèle que la DPJ Mauricie-Centre-du-Québec a favorisé le placement en famille d'accueil au détriment des parents biologiques pendant des années, notamment de 2021 à 2023, période couverte par l'étude.
Des employés de la DPJ ont eu des manquements éthiques pour arriver à accélérer les demandes d'adoption.
«Dans plusieurs dossiers, des informations sont omises, manipulées ou inventées afin de prendre les parents en défaut», indique le rapport.
«Dans le fond, les pratiques et les faits qu'on a analysés, à partir de 140 dossiers d'enfants de moins de six ans, c'est que ces pratiques-là lésaient les droits des enfants.», mentionne Stéphanie Gareau, vice-présidente de la CDPDJ, mandat Jeunesse.
Même si la DPJ était déjà blâmée en 2019 pour ne pas prendre des décisions dans le meilleur intérêt des enfants, la nouvelle directrice de la DPJ Mauricie Centre-du-Québec affirme que cette fois, ce sera différent.
Est-ce que des gens seront imputables?
«Il n'y a pas eu de mises à pied par rapport à l'enquête. Ce qu'on a regardé, ce sont les différentes pratiques professionnelles. Et il y a des gens qui ont quitté d'eux-mêmes», précise la nouvelle directrice de la DPJ régionale, Sonia Mailloux.
Des révisions de dossiers sont demandées par la Commission et des décisions pourraient être infirmées.
Et pendant ce temps, des parents qui ont perdu la garde de leurs enfants organisent leurs ripostes...avec le nouveau rapport en main.
Une manifestation s'organise le 3 mai à Trois-Rivières. Les femmes qui affirment avoir été brimées par la DPJ sont invitées à s'habiller en servante écarlate, à l'image du livre qui a donné lieu à la série télévisée dans laquelle des femmes sont réduites à enfanter pour les mieux nantis de la société.
Voyez le reportage complet dans la vidéo ci-dessus.