La défense du Sun dresse un portrait noir de Johnny Depp
AFP
Londres | Violent, jaloux, en proie à de radicaux changements d’humeurs sous l’influence de l’alcool et des stupéfiants: la défense du Sun a dressé, lundi, un sombre portrait de Johnny Depp, qui poursuit le tabloïd britannique pour l’avoir qualifié de mari violent.
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Pendant trois semaines, la vie du couple que formait la vedette de Pirates des Caraïbes avec l’actrice américaine Amber Heard, 34 ans, a été exposée jusque dans ses détails les plus sordides devant la Haute Cour de Londres. Entre les anciens époux, chacun accuse l’autre de mentir. Le Sun invoque 14 épisodes de violences, tous contestés par Johnny Depp.
À l’avant-dernier jour du procès, l’avocate du journal a entamé une plaidoirie en forme de réquisitoire. Sasha Wass a étrillé les excès de l’acteur de 57 ans, «sujet à des changements d’humeurs irrationnels» quand il a bu et consommé des stupéfiants.
«M. Depp a donné un nom à cette entité, "le monstre"», a-t-elle plaidé. L’état dans lequel le comédien se retrouve parfois du fait de ses excès l'empêche même d’en avoir des souvenirs, selon elle.
Une foule de preuves sont venues aux yeux de l’avocate du quotidien à grand tirage pour prouver la violence de Johnny Depp à l’égard d’Amber Heard.
Aucun témoin n’a assisté à ces violences, a-t-elle concédé, mais par nature, les violences entre conjoints se tiennent «derrière des portes closes», «la victime peut aimer l’auteur», le craindre et refuser de porter plainte.
Amber Heard «aimait» Johnny Depp, qu’elle avait rencontré en 2011 sur le tournage de Rhum Express. Les débuts de leur relation, à une époque ou Johnny Depp était «clean», étaient «idylliques», a poursuivi Sasha Wass. Mais à partir de mars 2013, Johnny Depp a été rattrapé par ses vieux démons.
«Johnny Depp savait que drogues et alcool pouvaient le transformer en monstre», a affirmé l’avocate.
À ce cocktail s’ajoute un «catalyseur» aux «explosions» de violence de Johnny Depp: la «jalousie» de l’acteur à l’égard d’Amber Heard, que ce soit envers l’ancienne compagne de l’actrice américaine ou les hommes avec qui il lui prêtait des relations extraconjugales.
Inversion des rôles
Amber Heard, elle, espérait toujours parvenir à sortir l’homme qu’elle aimait de ses dépendances. Face à ce que l’avocate qualifie de «preuves écrasantes de violences domestiques», Johnny Depp répond qu’il s’agit d’un coup monté de la part d’Amber Heard et de ses proches. La thèse d’un complot planifié est «risible», a estimé l’avocate.
Sasha Wass a fustigé les «tentatives» de Johnny Depp «d’inverser les rôles». Boisson, drogues, violences, quand Johnny Depp est mis en cause, il accuse Amber Heard des mêmes maux, a-t-elle plaidé, la justice «n’est pas là pour déterminer qui a bu le plus, qui a pris le plus de drogues».
«Peu importe au tribunal de savoir si Amber Heard a rendu les coups ou même perdu ses nerfs», a-t-elle plaidé, «la question est de savoir si M. Depp a commis des violences illicites à l’encontre de Mlle Heard», c’est-à-dire hors du contexte de la légitime défense.
Elle a écarté la thèse d’une Amber Heard mue par l’appât du gain, rappelant que l’accord de divorce conclu entre les deux époux prévoyait que les millions de dollars versés par Johnny Depp seraient destinés à des associations de lutte contre les violences faites aux femmes.
Amber Heard n’est pas à l’origine de ce procès, a encore souligné l’avocate. «Elle n’est pas une partie à ce procès et elle a dit au tribunal, depuis le box des témoins, que la dernière chose qu’elle voulait était qu’elle ou Johnny Depp soit ridiculisé».
Le procès doit s’achever mardi avec les plaidoiries des avocats de Johnny Depp. Le jugement sera ensuite mis en délibéré à une date ultérieure.