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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

La COVID-19: un virus politique

Photo Adobe Stock
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Photo portrait de Loïc Tassé

Loïc Tassé

2021-12-18T10:00:00Z
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La COVID-19 est probablement le premier virus politique de l’histoire de l’humanité. Sa naissance et son évolution sont davantage liées à des facteurs politiques qu’aux seules mutations de ses gènes. 

Certes, d’autres pandémies ont été amplifiées par les comportements humains. Par exemple, au Moyen Âge, le commerce par bateaux et les croisades ont accéléré la propagation de la peste. Mais dans le cas de la COVID-19, il est probable que le virus ne se serait pas propagé en Chine et dans le monde sans les conditions très particulières du régime communiste chinois qui l’ont favorisé. De même, il n’est pas étonnant que le variant Omicron soit né dans un pays comme l’Afrique du Sud. Et la gravité de la vague actuelle est portée par les personnes qui se sont laissé convaincre par les réseaux sociaux que les vaccins sont néfastes.

1. En quoi l’origine de l’épidémie dépend-elle du régime communiste chinois ?

Le Parti communiste chinois a tout fait pour éviter que le coronavirus soit explicitement associé à la Chine, en refusant, par exemple, le nom de la « grippe de Wuhan ». Cette précaution rhétorique ne visait pas qu’à ménager l’orgueil national des Chinois. Elle cherchait aussi à dévier l’attention du fonctionnement du gouvernement de Xi Jinping. Sans le régime de terreur et sans l’hypercentralisation des pouvoirs imposés par Xi, il est probable que les médecins chinois et les autorités politiques de Wuhan seraient parvenus à alerter le monde beaucoup plus tôt. Ils auraient peut-être contenu le virus. Les autorités chinoises n’auraient pas sciemment menti en prétendant que le coronavirus ne se transmettait pas par voie aérosol, et ce, afin de faire des provisions d’équipement médical au détriment des autres pays. Et si le virus provenait d’un accident de laboratoire, alors l’alerte aurait été sonnée plus tôt.

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2. En quoi la propagation du virus est-elle politique ?

Donald Trump et dans son sillon des leaders comme Jair Bolsonaro ont sciemment minimisé la gravité de la COVID-19 pour récolter des gains politiques. Ce faisant, ils ont puissamment contribué à accélérer la propagation de la maladie.

3. En quoi le variant Omicron est-il politique ?

L’Afrique du Sud avait reçu de nombreuses doses de vaccins contre la COVID-19. Pourtant, seule une petite partie de ces vaccins a été utilisée. La faiblesse des infrastructures ainsi que des croyances stupides sur les vaccins ont ralenti la vaccination. C’est l’organisation du pays ainsi que le faible niveau d’éducation qui sont en cause. Le même scénario s’est produit dans de nombreux pays en développement : leur organisation politique arriérée a favorisé la propagation de la maladie ainsi que les mutations du virus, malgré la bonne volonté des pays riches.

4. En quoi la vague actuelle est-elle politique ?

Les chiffres sont impitoyables : la vaste majorité des patients hospitalisés et atteints de la COVID-19 est composée de gens qui n’ont pas reçu de vaccin. Au Québec, moins de 10 % de la population est responsable de l’engorgement des hôpitaux et donc des mesures extrêmes que le gouvernement doit prendre pendant le temps des Fêtes. Les mouvements antivaccins constituent un phénomène politique nouveau, porté par les réseaux sociaux.

5. En quoi la solution serait-elle politique ?

Paradoxalement, la solution ne sera pas politique. Nos sociétés sont traversées par trop d’intérêts contradictoires ou irrationnels. Au moins, les vaccins et les efforts de plusieurs gouvernements auront réduit la mortalité. Pour le reste, la pandémie devrait finir par se normaliser d’elle-même.

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