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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

La confiance, c’est fort

Photo Martin Chevalier
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Photo portrait de Jonathan Bernier

Jonathan Bernier

2021-10-24T03:29:14Z
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Lorsque les Red Wings ont marqué le premier but du match, on a tous cru qu’on assisterait encore une fois à un match pénible. Les défenseurs couraient partout, l’enclave était facilement prenable et les sorties de zone ardues. 

Jusqu’alors, on avait l’impression que le Canadien affrontait une version moderne de l’équipe de l’Armée rouge. Bon, O.K. Disons qu’on croyait revoir les Red Wings qui avaient rossé le Tricolore, un soir de décembre 1995, quelques rues à l’ouest du Centre Bell.

Puis, Ben Chiarot a marqué. Deux minutes plus tard, Mike Hoffman a donné les devants aux Montréalais pour la première fois depuis la première période du match inaugural à Toronto. Un premier match de deux buts pour le Tricolore. Wow!

Lentement, la confiance est revenue. La confiance, c’est fort. C’est elle qui vous donne l’assurance d’aller courtiser la plus belle fille de l’école même si vous êtes un peu moche. C’est elle qui vous incite à monter sur le pèse-personne avec vos souliers aux pieds lors de votre rendez-vous annuel chez le médecin. 

Sur la glace, c’est elle qui vous incite à forcer le jeu un peu plus, faisant fi de la crainte de commettre une erreur.

Et une fois que la confiance embarque, on dirait que tout se met à rouler du bon côté. La passe transversale que vous tentez dévie sur le patin d’un défenseur adverse comme sur le but de Christian Dvorak; le tir que vous tentez ricoche sur un adversaire devant le filet et tombe sur la palette d’un coéquipier comme lors du deuxième but de Mathieu Perreault.

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«On était dans un meilleur état d’esprit que lors des autres matchs. Personne n’a baissé les bras. On a fait fi du pointage et on est demeurés concentrés sur le plan de match et la tâche à accomplir», a indiqué Mike Hoffman, à la fin de la rencontre.

Au bon moment

Cette victoire arrive à point pour les troupiers de Dominique Ducharme, considérant que ceux-ci s'envolent dimanche pour leur premier long périple de la saison. Un voyage de quatre rencontres qui les mènera à Seattle et dans les trois villes californiennes de la LNH.

Si le voyage du Canadien en sol californien se déroule comme d’habitude, il en reviendra peut-être bronzé, mais pas très pimpant. Historiquement, les Montréalais n’ont jamais connu de succès dans ce coin du continent, particulièrement à San Jose où le Canadien n’a pas savouré la victoire depuis le 23 novembre 1999 (0-10-2, depuis).

Imaginez s’il avait fallu que les joueurs du Canadien montent à bord de l’avion avec un dossier de 0-6. On a beau dire que ces huit jours auraient permis de resserrer les liens du groupe et de prendre du recul pour trouver des solutions et survivre à cette hécatombe, ils seraient peut-être revenus dans la métropole dans un anonymat inquiétant.

«Demain [dimanche], nous aurons un long vol. L’ambiance n’aurait pas été très amusante si nous avions perdu ce match, a convenu Hoffman. Cette victoire vient tout changer. On se sent bien, on a retrouvé notre assurance. On va pouvoir avoir du plaisir au cours des prochains jours et être prêts à reprendre le boulot une fois sur place.»

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En lieu et place, ils ont eu droit à une dose d’amour comme il ne s’en était pas donné au Centre Bell depuis une éternité. Même Ricky Martin et Enrique Iglesias n’en ont pas reçu autant lors de leur passage, il y a deux semaines. 

Pendant la troisième période, la foule s’est lancée dans une vague digne de l’époque du Forum de Montréal. Une vague de quelques tours et de quelques minutes. 

«Je pense que les gens attendaient ça. On a eu un parcours qu’ils ont aimé. Ça leur a donné de l’énergie. Je crois qu’ils voulaient la redonner aux joueurs. On ne leur avait pas encore donné l’occasion de le faire», a déclaré Dominique Ducharme.

Bertuzzi à l’hôtel

Pendant que ses coéquipiers en mangeaient une sincère, Tyler Bertuzzi, le meilleur buteur des Red Wings, regardait le match de sa chambre d’hôtel à Chicago, là où les Red Wings ont rendez-vous avec les Blackhawks ce soir. Refusant de se faire vacciner, il ne peut traverser la frontière canado-américaine.

En matinée, Jeff Blashill a prétendu que l’équipe gérait la situation comme s’il s’agissait d’une blessure. Il est permis d’en douter. 

Cela dit, il ratera neuf matchs cette saison, mais seulement trois d’ici la pause olympique de février. On suppose que l’attaquant de 26 ans s’attend à des assouplissements des règles d’ici là.

Il y a un peu plus d’une semaine, Gary Bettman affirmait qu’il ne restait que quatre joueurs non vaccinés au sein de son circuit. Bertuzzi est maintenant le seul.

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