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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

La clope de la liberté

Photo Agence QMI, Marc DesRosiers
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Photo portrait de Guillaume St-Pierre

Guillaume St-Pierre

2022-01-31T10:00:00Z
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C’est aujourd’hui que les restos, les bars, les cinémas, les gyms, les musées ouvrent à nouveau leurs portes à Ottawa.

Au Québec aussi la vie commence tranquillement à reprendre son cours. 

Ne cherchez pas chez les organisateurs du « Convoi de la liberté » quelqu’un pour s’en réjouir. 

Ce serait trop raisonnable. 

Ce qu’ils veulent, au fond, c’est la liberté totale, même celle qui va au-delà des limites des autres. 

Prenez un des organisateurs, le suprémaciste blanc Patrick King. 

Je l’ai croisé dans le lobby d’un hôtel, cigarette aux doigts.  

Il tirait sur sa clope tout bonnement à l’intérieur, entouré de ses sbires. 

Je suis allé lui demander ce qu’il accepterait pour quitter la ville ?

« La fin de toutes les mesures sanitaires », clame-t-il. 

Autre chose ? 

« Que le gouvernement démissionne », me répond celui qui parle de vouloir « protéger la race anglo-saxonne » sur ses réseaux sociaux. 

Excuse

Pour les organisateurs de cette manif, et beaucoup de participants, la pandémie n’est qu’une excuse commode pour cracher à la face du monde leurs idéologies racistes et leurs théories du complot. 

Se sont greffés à eux des gens de bonne foi qui en ont ras le bol des mesures de confinement. 

Mais on ne peut passer sous silence tous les symboles racistes et xénophobes qui étaient en grand nombre à Ottawa ce week-end, tant sur les affiches que dans les discours. 

Pour certains, piégés dans leurs lubies, la tyrannie ne cessera pas avec la fin prochaine de la pandémie. 

D’autres, peut-être, seront soulagés de retrouver cette semaine leur resto ou leur café préféré, en attendant d’autres assouplissements.

En sortant plus tard de son bunker, Justin Trudeau condamnera fermement la présence de croix gammées dans la manif. 

Ira-t-il jusqu’à « tendre la main », comme l’a suggéré François Legault, à ceux qui sont montés dans le train de la contestation sans trop faire attention à ceux qui en ont été les instigateurs ?

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