La carte cachée des Sénateurs
Agence QMI
L’attaquant Shane Pinto passe sous le radar avec les Sénateurs d’Ottawa puisqu’il joue aux côtés de plusieurs choix hâtifs de première ronde, comme Brady Tkachuk et Tim Stutzle, mais l’Américain est prêt à faire rayonner son étoile durant la prochaine saison en assumant plus de responsabilités.
Appelé en renfort de l’Université du North Dakota à la fin de la dernière campagne, l’athlète de 20 ans a démontré tout son savoir-faire dans la capitale nationale en amassant sept points en 12 matchs. Même si ces performances ne lui garantissent rien, c’est avec un pied dans la porte qu’il entamera le camp d’entraînement des siens.
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«C’est un joueur intelligent, a indiqué le chef du recrutement amateur des Sénateurs, Trent Mann, au réseau Sportsnet, mercredi. Il comprend où il en est dans son cheminement et l’expérience qu’il lui manque.
«Toutefois, il démontrera une excellente éthique de travail, il va gagner de l’expérience avec le temps et il va même apprendre certaines tendances des joueurs de centre auxquels il fait face dans le cercle des mises en jeu, et même les juges de lignes, de la façon que chacun d’entre eux dépose la rondelle. Il est très minutieux et va continuer de s’améliorer.»
Avant de côtoyer Tkachuk, Stutzle, Chabot et le reste des patineurs réguliers des «Sens», Pinto devra toutefois terminer le camp d’entraînement des recrues, où il a sauté sur la glace en compagnie de plusieurs autres espoirs de l’organisation.
«Il est toujours à l’écoute des préparateurs physiques et des entraîneurs responsables du développement, parce qu’il veut être meilleur dans tous les aspects», a ajouté Mann.
«On parle beaucoup de mon tir, mais je crois qu’il pourrait être encore meilleur, a pour sa part admis Pinto. Mon côté fabricant de jeu pourrait s’améliorer – je dois créer plus de chances de marquer pour connaître du succès – et je pense que ça viendra en acquérant de l’expérience dans la Ligue nationale.»
Un parcours loin d’être traditionnel
Pour tous les parents qui croient que leur enfant doit obligatoirement jouer dans les meilleurs niveaux pour espérer atteindre la Ligue nationale de hockey (LNH): détrompez-vous. Pinto est l’exemple parfait du joueur qui s’est développé sur le tard.
L’Américain qui a grandi à Franklin Square, à New York, jouait au golf et au baseball, en plus de lacer les patins dans ses jeunes années. Il a toutefois concentré tous ses efforts sur le hockey lors des séries éliminatoires de la LNH, en 2017, quand il a vu les Penguins de Pittsburgh, mais surtout Sidney Crosby, soulever la coupe Stanley.
«J’ai joué une année pour les Gulls de Long Island (dans le "Niveau 1"), mais j’ai joué majoritairement avec les Aviators de Brooklyn en grandissant, de dire Pinto. Je n’étais pas assez bon pour jouer dans le "Niveau 1", alors j’étais toujours avec Brooklyn et c’était plaisant. J’ai adoré jouer là.»
«L’école secondaire m’a permis de grandir et de devenir plus mature. La Ligue de hockey des États-Unis (USHL) m’a permis d’être sur le radar des recruteurs, l’Université du North Dakota m’a permis de devenir un meilleur joueur et d’atteindre mon plein potentiel. Je sentais qu’en dominant au niveau universitaire, je pourrais jouer dans la Ligue nationale un jour.»
Le développement de Pinto s’est si bien déroulé qu’il a été finaliste au trophée Hobey Baker, remis annuellement au meilleur joueur universitaire aux États-Unis. L’honneur a toutefois été décerné à l’attaquant du Canadien de Montréal Cole Caufield, qui a lui aussi laissé sa marque à ses premiers pas dans le circuit Bettman.
«C’est fou de la façon que ça fonctionne, mais tout le monde est différent et c’est la vérité, a conclu Pinto. Ça importe peu comment tout commence, il s’agit d’un marathon et c’est exactement ce qu’a été mon parcours: un marathon.»