La CAQ reçoit la première pierre

Lors de la dernière élection fédérale, le premier ministre François Legault s’était montré favorable à l’élection d’un gouvernement minoritaire conservateur, et avait appelé les nationalistes du Québec à se méfier de Justin Trudeau.

On connaît la suite. Les libéraux l’ont emporté, et sont demeurés minoritaires. Nombreux sont ceux qui ont relevé le calcul imprudent du chef caquiste, d’autant plus à un an des élections au Québec.  

Il faut s’y attendre, M. Legault se verra certainement remettre la monnaie de sa pièce, subtilement ou pas, par les troupes de Justin Trudeau.  

Première pierre 

En fait, il n’a même pas fallu attendre le déclenchement de l’élection pour que soit lancée la première pierre.  

Il ne faut pas être un grand devin pour comprendre que la sortie sur le pont de Québec, où le fédéral accuse Québec de bloquer l’entente avec le CN, n’est pas tout à fait innocente. Elle n’en est pas moins fondée, mais il faut voir plus loin.  

Cette sortie fait évidemment mal paraître la CAQ. Au lieu d’avoir l’air de se soucier de la préservation d’une infrastructure patrimoniale et vitale pour Québec, dont il est le principal utilisateur, le gouvernement paraît de mauvaise foi. Il préfère se donner un argument de plus pour le projet de troisième lien, a laissé entendre le ministre Jean-Yves Duclos, qui n’a certainement pas tort. 

Le ministre Jonatan Julien, qui emploie rarement le bon ton, a donné l’impression d’être en panique, ressortant la vieille cassette de la joute fédérale-provinciale.  

À surveiller 

Sur ce terrain, la CAQ peut gagner des points lorsqu’elle s’adresse aux indépendantistes de sa base. Mais elle peut aussi produire l’effet inverse chez ses supporteurs fédéralistes.  

Dans cette optique, il sera intéressant de suivre les intrusions fédérales dans la campagne électorale québécoise qui est déclenchée aujourd’hui.  

Nul n’est à l’abri d’un dérapage. Bien qu’elle vogue vers une victoire écrasante, la CAQ ne devrait rien tenir pour acquis.