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L'article provient de Le Journal de Montréal
Éducation

La Beauce, épicentre de la COVID-19 au Québec

Le taux de cas actifs y est le plus élevé de la province, et de loin

À la suite d’un dépistage, 180 cas actifs ont été déclarés à l’école des Deux-Rives, partiellement fermée jusqu’au 25 octobre. Cet établissement, situé à Saint-Georges, accueille 1200 élèves de la cinquième année du primaire à la première secondaire.
À la suite d’un dépistage, 180 cas actifs ont été déclarés à l’école des Deux-Rives, partiellement fermée jusqu’au 25 octobre. Cet établissement, situé à Saint-Georges, accueille 1200 élèves de la cinquième année du primaire à la première secondaire. Photo Jean-François Racine
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Photo portrait de Daphnée  Dion-Viens

Daphnée Dion-Viens

2021-10-16T04:00:00Z
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Rien ne va plus en Beauce, où le taux de cas actifs de COVID-19 est le plus élevé de la province, soit huit fois plus que la moyenne québécoise.

C’est d’ailleurs dans cette région que l’on trouve l’une des éclosions les plus importantes à survenir dans une école depuis le début de la pandémie, avec 180 cas.

«La situation est très inquiétante», affirme la Dre Liliana Romero, directrice régionale de santé publique de Chaudière-Appalaches. 

Vendredi, les autorités ont rapporté 103 nouveaux cas dans l’ensemble de la région, qui est devenue celle où le virus est le plus présent au Québec, au prorata de sa population.

Parmi ces nouveaux cas, la majorité est concentrée en Beauce, qui trône en tête – et de loin – des MRC où le taux de cas actifs par 100 000 habitants est le plus élevé.

Les éclosions se trouvent à 70 % dans les écoles primaires, où les élèves de moins de 12 ans ne sont pas vaccinés.

Au Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin, des cas actifs sont désormais recensés dans 35 de ses 56 écoles.

Faible taux de vaccination

De manière générale, la situation s’explique, en partie, par un taux de vaccination plus faible en Beauce qu’ailleurs au Québec, indique la Dre Romero : 64 % des 18-39 ans sont adéquatement vaccinés en Beauce, comparé à 75 % dans toute la région de Chaudière-Appalaches.

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De son côté, le maire de Saint-Georges, Claude Morin, a bien de la difficulté à expliquer pourquoi la résistance au vaccin est plus forte en Beauce qu’ailleurs.

Il croit toutefois que la présence de Maxime Bernier dans la dernière campagne électorale fédérale, lequel a lui-même refusé de se faire vacciner en plaidant le libre-choix, «a eu un impact». 

«Ça n’a pas aidé, ça c’est certain», laisse-t-il tomber.

M. Morin assure toutefois que les mesures sanitaires sont respectées. Il a bien entendu parler de quelques restaurateurs récalcitrants, mais «pas plus qu’ailleurs», affirme-t-il.

De leur côté, les autorités de santé publique collaborent avec la Sûreté du Québec pour faire des interventions dans des lieux où le passeport vaccinal ne serait pas exigé.

«Et ça vient bien sûr avec un relâchement des mesures, comme le port du masque qui n’est pas respecté», déplore la Dre Romero.  

Les régions les plus touchées  

Taux/100 000* 

  • Chaudière-Appalaches : 127,8  
  • Laval : 100,5 
  • Montréal : 73,2   

Les MRC les plus touchées  

Taux/100 000* 

  • Beauce (Chaudière-Appalaches) : 476,8 
  • Arthabaska – de l’Érable (Centre-du-Québec) : 170,3 
  • Des Etchemins (Chaudière-Appalaches) : 152,7   
  • Moyenne au Québec : 61  

*Il s’agit du taux de cas actifs par 100 000 habitants.

Sources : INSPQ et gouvernement du canada

180 cas positifs dans une école  

À la suite d’un dépistage massif, le nombre de cas positifs dans une école de Saint-Georges, en Beauce, a grimpé à 180, ce qui pourrait représenter l’éclosion la plus importante à survenir dans un établissement scolaire depuis le début de la pandémie.

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L’école des Deux-Rives accueille environ 1200 élèves de la cinquième année du primaire à la première secondaire. Présentement, 31 groupes sont en isolement à la maison jusqu’au 25 octobre, soit tous les élèves de la fin du primaire.

Environ 80 cas ont été déclarés la semaine dernière, ce qui a poussé la Santé publique à réaliser un dépistage massif le 12 octobre. 

À la suite de cette opération, une centaine de cas se sont ajoutés au bilan.

De manière générale, «les mesures au niveau de l’école sont bien respectées», affirme la Dre Liliana Romero, directrice régionale de santé publique de Chaudière-Appalaches. 

«C’est plutôt le reflet de la transmission dans la communauté», affirme-t-elle.

Des parents symptomatiques refusent par exemple de se faire dépister ou de s’isoler pour ne pas transmettre la maladie que leurs enfants contractent à leur tour. 

Le port du masque en classe, qui est devenu obligatoire au début septembre dans plusieurs MRC de Chaudière-Appalaches, n’a pas suffi à freiner la propagation du virus. 

«Pas de contrôle»

Les élèves le portent bel et bien à l’école, mais ils se côtoient sans protection les soirs et la fin de semaine. «On n’a pas de contrôle là-dessus», laisse tomber la Dre Romero.

De son côté, le Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin a enregistré jeudi 69 nouveaux cas de COVID-19 dans ses établissements, un sommet depuis la rentrée. 

Au total, 44 groupes sont en isolement à la maison.

Présentement, deux enfants sont hospitalisés en raison de la COVID-19 dans la région de Chaudière-Appalaches.

Du côté du Syndicat de l’enseignement de la Chaudière, son président Dominique Loubier déplore la situation dans les écoles de la région tout en rappelant que les profs qui doivent enseigner en ligne à leurs élèves en isolement n’en sont plus à leurs premières expériences en la matière. 

«On ne s’habitue vraiment jamais à ce type de situation, mais maintenant, c’est quelque chose de connu, disons», dit-il.

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