La Baie doit plus de 950M$ à 26 pages de créanciers
L'entreprise de 355 ans est en faillite et se cherche un sauveur

Julien McEvoy
Des Québécois ont constaté, lundi, qu’ils vont faire les frais de la faillite de La Baie quand les points de leur carte de fidélité ont disparu à jamais alors que des affiches «EN SOLDE» vont apparaître dès mardi pour cette vente de feu.
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« Tout est gelé, tu ne peux rien utiliser », s’est fâchée Caroline Coutu, une cliente croisée à la sortie du La Baie des Galeries de la Capitale, à Québec.

La Québécoise, membre de Primes La Baie d’Hudson, a l’habitude de se payer un de ses produits de beauté préférés avec ses points accumulés.
Le programme est suspendu depuis le 7 mars, quand l'entreprise a obtenu la protection du tribunal contre ses créanciers. Les chances sont minces qu'il soit réactivé, ce qui ferait perdre 60M$ en points aux clients de la chaîne.

La Baie a annoncé lundi que la liquidation de ses 80 magasins va commencer mardi. Toujours sans financement pour sa relance, l’entreprise est allée rendre des comptes devant un juge à Toronto et a indiqué que les stocks seront soldés pendant 10 à 12 semaines.
Si un sauveur n’est pas trouvé d’ici le mois de mai, les magasins eux-mêmes seront liquidés. Sans acheteur ou investisseurs, point de salut au mois de juin.
Sears 2.0
« C’est un Sears 2.0, mais en pire », observe le prof de management Carl Boutet. Sauf que la mort de La Baie « est plus tragique ». L’entreprise a bâti le Canada.
L’Américain Richard Baker a acheté La Baie en 2008 dans le seul but de l’utiliser comme effet de levier pour se payer Saks, raconte le spécialiste du commerce de détail.

« Eddie Lampert avait fait ça avec Kmart pour se payer Sears », se souvient-il.
La faillite de La Baie inclut trois magasins Saks Fifth Avenue et 13 magasins Saks Off Fifth en plus des 80 magasins éponymes.
Les clients pleurent
L’avenir des 9300 employés est en suspens. Au magasin des Galeries d’Anjou à Montréal, lundi matin, l’ambiance était morose.
« C’est triste, j’ai une cliente qui a pleuré », raconte Moc Mien Nguyen, employée depuis 20 ans.

« Le magasin est beau, les collègues sont agréables, les clients sont nombreux », s’étonne la dame au sujet de la faillite.
Elle se demande où tous ces gens vont avoir un meilleur service lors de l’achat de leur parfum, leur crème ou leurs produits.

Besoin de cash
Les documents déposés montrent que La Baie doit plus de 950M$ à 26 pages de créanciers : des banques, des propriétaires et des fournisseurs comme Ralph Lauren, Chanel, Columbia Sportswear, Diesel et Estee Lauder.
Certains magasins pourraient rester ouverts au-delà de juin, mais pas sans l’apparition de cash.
« Nous cherchons partout où nous pouvons trouver ce capital », a dit une avocate de La Baie devant le juge, lundi.

Ce n’est pas près d’arriver, pense Carl Boutet, qui se demande ce qui arrivera des 12 immeubles que possède La Baie au pays, dont celui de Montréal, au centre-ville.
« Toutes les banques à qui La Baie doit de l’argent veulent ce building », observe le spécialiste, qui a passé au crible les documents de faillite.
- Avec Gabriel Côté, Le Journal de Québec
Revoyez l'entrevue avec Luc Dupont dans la chronique ci-dessus
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