Obligation d’employer le français dans les écoles: une nécessité pour respecter un droit fondamental bafoué par un syndicat


Guillaume Rousseau
Le gouvernement veut rendre obligatoire l’usage du français dans les écoles francophones du Québec. Un syndicat s’oppose au nom des droits des travailleurs. Pourtant, cette obligation est nécessaire à la protection de ces droits.
Les droits fondamentaux ne sont pas protégés uniquement par les chartes des droits. La Charte de la langue française consacre sept droits fondamentaux, dont le respect est assuré par l’ensemble de cette charte appelée loi 101. Parmi ces droits figure celui des travailleurs d’exercer leurs activités en français.
Lorsqu’en 1977 a été adoptée la loi 101, ce droit était menacé par le fait que les employeurs étaient souvent anglophones, alors que les employés étaient davantage francophones. C’est à cette époque que des obligations d’usage du français ont été imposées aux employeurs.
Près d’un demi-siècle plus tard, plus de francophones sont devenus des employeurs et les allophones sont plus que jamais nombreux parmi les employés. Dès lors, l’imposition d’obligations de communiquer en français visant strictement l’employeur ne suffit plus pour assurer le respect du droit de travailler en français, puisque ce droit est maintenant fragilisé par les pratiques langagières de collègues travailleurs.
Dans ce contexte, l’imposition d’une règle d’usage exclusif du français à l’intention des employés des écoles francophones prend tout son sens. C’est d’ailleurs après des enquêtes ayant documenté les problèmes pour des travailleurs créés par l’usage d’autres langues que cette règle a été pensée. L’opposition d’un syndicat à cette règle a donc moins à voir avec la protection des travailleurs qu’avec une forme d’idéologie diversitaire.
Est-ce à dire que la diversité linguistique ne doit jamais être valorisée? Bien sûr que non. Plusieurs exceptions à cette règle sont heureusement prévues, notamment pour les langues autochtones. Les langues liées à l’immigration doivent aussi être valorisées, surtout lorsqu’elles sont fragiles, comme c’est le cas pour le kabyle. Mais cela doit se faire ailleurs qu’à l’école francophone, lieu par excellence de l’intégration en français.