Slafkovsky et Mesar repêchés par le CH
Jonathan Bernier
On ne pourra jamais accuser Kent Hughes de ne pas avoir le sens du spectacle. Tout comme on devra reconnaître qu’il est un sacré bluffeur.
Pour la première fois depuis 1980, le Canadien parlait au tout premier rang du repêchage. Alors que tout le monde s’attendait à ce qu’il appelle Shane Wright, le directeur général du Tricolore a jeté son dévolu sur Juraj Slafkovsky.
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Imposant ailier gauche de 6’ 4’’ et 229 livres, le Slovaque a retenu l’attention lors des derniers Jeux olympiques. Sa prestation de sept buts en autant de rencontres a aidé son pays à remporter la médaille de bronze. Au terme de la compétition, il a été élu sur l’équipe d’étoiles du tournoi et nommé le joueur le plus utile à son équipe.
La sélection de Slafkovsky a été accueillie avec stupeur par les partisans assemblés à l’intérieur du Centre Bell. Sous le choc, ils ont mis quelques secondes avant de manifester leur joie. Même le principal intéressé n’en revenait pas.
«Ce fut une grosse surprise pour moi, a-t-il témoigné, quelques instants après être descendu de la scène. Oui, il y a des rencontres avec les équipes, mais c’est difficile de savoir ce qui en ressort.»
«Je n’ai même pas entendu mon nom. Je n’ai qu’entendu le mot Slovaquie. À partir de là, je n’écoutais plus. Je tremblais, j’avais la chair de poule. C’est un moment incroyable», a-t-il ajouté devant les quelques dizaines de journalistes venus à sa rencontre.
En matinée, Slafkovsky a rencontré l’état-major du Canadien. Geoff Molson se trouvait autour de la table. Une présence qui aurait dû servir d’indice sur les intentions de l’équipe.
Public à demi conquis
La sélection du colosse, qui avait lui-même mentionné être une option intéressante pour évoluer en compagnie de Cole Caufield et Nick Suzuki, a possiblement fait des mécontents parmi les partisans du bleu-blanc-rouge.
D’ailleurs, lors de l’arrivée des espoirs sur le tapis rouge, quelques-uns d’entre eux ont hué le jeune homme de 18 ans. Un contraste avec l’accueil réservé à Wright.
«Pour eux, le hockey est une passion autant que pour moi, a-t-il déclaré, bon joueur. Peut-être que certains d’entre eux ne m’aiment pas, mais je vais faire tout ce que je peux pour aider cette équipe. Alors, peut-être qu’ils finiront par m’aimer un jour.»
Si on se fie aux acclamations et aux Olé! Olé! Olé! qui ont fusé des quatre coins de l’amphithéâtre lorsque Slafkovsky a emprunté les gradins pour se diriger vers le studio de TVA Sports, ça ne devrait pas être une tâche si compliquée.
Grand jour pour la Slovaquie
En étant le premier de sa cuvée, Slafkovsky est devenu le Slovaque repêché le plus rapidement. Marian Gaborik, sélectionné au troisième rang par les Wild du Minnesota, détenait l’ancienne marque depuis 2000.
Le pays européen a vécu un autre moment particulier lorsque les Devils, qui suivaient le Canadien au podium, ont choisi le défenseur Simon Nemec, compatriote de Slafkovsky.
«On représente un petit pays de 5,5 millions d’habitants. Je suis content que ça nous arrive. On avait besoin de quelque chose comme ça.»
Même si on se trouvait en plein milieu de la nuit en Europe, Peter Stastny n’a pas manqué l’occasion de réagir.
«Habituez-vous! L’avenir du hockey est radieux en Slovaquie», a répondu l’ancienne vedette des Nordiques, dans un échange de messages avec Le Journal.
Un peu plus tard dans la soirée, le Canadien a choisi un autre Slovaque avec son deuxième choix du premier tour, le 26e au total. L'attaquant Filip Mesar a été appelé à monter sur la scène et à enfiler le chandail tricolore.
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