Tramway: des fonds disponibles pour les dépassements de coûts, dit Ottawa, qui attend toujours la demande du Québec
Stéphanie Martin | Journal de Québec
Pendant que l'opposition s'inquiète de voir partir en fumée des fonds fédéraux qui pourraient être utilisés pour le tramway, Ottawa assure que des fonds sont disponibles pour les dépassements de coûts, mais qu'elle attend toujours la demande formelle du gouvernement du Québec.
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Mercredi, les deux oppositions de Transition Québec et de Québec d'abord ont pressé le maire Marchand de prendre le téléphone pour s'assurer de ne pas passer à la trappe pour le financement du tramway.
Il reste 2,7 milliards $ dans les coffres fédéraux pour des projets d'infrastructures, dont de transport collectif. «C'est de l'argent sur lequel on compte», a lancé mercredi le chef de l'opposition officielle, Claude Villeneuve. Or, dans son budget déposé en avril et dans l'énoncé économique de Christia Freeland il y a deux semaines, le gouvernement Trudeau a annoncé que la date limite de 2025 était devancée au 31 mars 2023.
«En lisant ça, j'ai envie de peser sur le bouton panique, a exprimé M. Villeneuve. On est très vulnérables et j'ai pas entendu le maire là-dessus. Ça contraste avec ce que Jean-Yves Duclos a dit : «Il n'y a pas de problème, le financement est là».»
M. Villeneuve rappelle qu'on n'a toujours pas la confirmation que le fédéral sera présent pour les dépassements de coûts. Il dit espérer que Bruno Marchand est au téléphone avec le ministre Duclos pour s'assurer de sécuriser une part pour Québec, également pour une phase deux du projet.
Du côté de la cheffe de Transition Québec, Jackie Smith, elle urge l'administration Marchand de presser le pas pour lancer la phase deux du projet. «C'est pour ça que ça presse pour ces sommes-là.»
Piger dans l'enveloppe
Une source bien informée à Ottawa a confirmé au Journal que les fonds pour la première phase du tramway, 1,2 milliard $, sont sécurisés depuis août 2019 et que le gouvernement Trudeau est ouvert à piger dans l'enveloppe de 2,7 milliards $ pour les dépassements de coûts. «Pour le dépassement de coûts, on attend toujours des nouvelles du MTQ. On n’a pas eu de demande officielle de faite encore du MTQ. [...] Tout le monde s’entend qu’il y a de l’argent disponible et est d’accord que cet argent-là peut aller dans les dépassements de coûts du tramway et on espère s’entendre avec le gouvernement du Québec avant mars 2023», a-t-elle confié.
Quant à la phase deux, Ottawa veut envoyer le message qu'«il va y avoir de l’argent dans le futur pour les transports en commun».
Pendant ce temps, note Claude Villeneuve, le ministre responsable de la Capitale-Nationale et des Infrastructures, Jonatan Julien, tente de dénouer l'impasse en rencontrant le ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, pour lui demander de repousser la date limite. «C'est Jonatan Julien qui apparait comme étant capitaine tramway. Vous admettrez que c'est tout un retournement de situation», a-t-il ironisé.
Jackie Smith estime que le maire ne saisit pas l'urgence et qu'il a changé son discours par rapport à la campagne. «L'inaction, c'est tout ce que je peux dire avec le maire Marchand. Depuis un an, on lui pose des questions sur ses propres promesses et pour une raison que je ne comprends pas, il ne semble pas intéressé à gérer la Ville. Il semble beaucoup plus intéressé à faire des discours qu'à mettre des projets sur les rails. Je pense que c'st le temps qu'il réalise qu'il n'est plus le chef de Centraide, que sa job ce n'est pas juste de faire des discours, mais de gouverner.»
Pas de panique
Du côté de l'administration Marchand, le vice-président du comité exécutif, Pierre-Luc Lachance a affirmé que tout est sous contrôle et que les oppositions font des «tempêtes dans un verre d'eau». «Il n'y a pas d'improvisation qui se fait à la Ville de Québec sur les projets d'infrastructures. Le travail est très bien fait. [...] Il n'y a rien qui est en péril. Tout va très bien. On est loin d'être dans un mode panique ici.»
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