Retard de livraison des lecteurs de CO2: l'opposition accuse Roberge de s'être traîné les pieds
Geneviève Lajoie
Les retards de livraison des lecteurs de CO2 dans les écoles démontrent que le ministre Jean-François Roberge a trop tardé avant d’agir pour rehausser la qualité de l’air dans les classes, déplore l’opposition.
• À lire aussi: Environ le quart des lecteurs de CO2 livrés dans les écoles
• À lire aussi: Piètre bilan des GES du Québec en 2019
En date de vendredi dernier, le quart des appareils devant surveiller la concentration de dioxyde de carbone et contribuer à limiter les risques de transmission de la COVID-19 dans les locaux scolaires avaient été livrés. La priorité a été donnée aux établissements où des concentrations de CO2 supérieures à 1500 et 2000 ppm ont été observées. L’engagement initial du gouvernement était pourtant de fournir un lecteur électronique pour chaque classe du Québec pour la fin décembre.
- Écoutez la rencontre Foisy-Robitaille avec Philippe-Vincent Foisy, Antoine Robitaille et Benoit Dutrizac sur QUB Radio:
«On est loin, mais très loin du compte et ils ne sont pas nécessairement installés, dénonce la députée libérale Marwah Rizqy. Ils se sont traînés les pieds!»
Elle ajoute que le ministre de l’Éducation et son gouvernement ont toujours niés que le virus se transmettait principalement par aérosol. «Ils sont clairement ventilosceptiques. On a quatre fois plus de COVID-19 dans nos écoles qu’en Ontario, c’est simple, c’est parce qu’on n’a pas mis les outils en place pour la rentrée scolaire, ni (celle de) 2020, ni (celle de) 2021», insiste la députée de Saint-Laurent.
Blâmer le fournisseur
En entrevue avec notre Bureau parlementaire, le ministre de l’Éducation a dit être tributaire des fournisseurs, qui sont aux prises avec une pénurie mondiale de composants électroniques.
Une «excuse irrecevable», selon la députée de Saint-Laurent. Elle en prend pour preuve une des réponses fournies par le gouvernement dans l’appel d’offres.
«Est-ce que la pénurie mondiale de composant électronique est considérée comme une force majeure? Non, cette pénurie ne répond pas à tous les caractères d’une force majeure. Elle est prévisible et relève de la difficulté d’exécution du contrat que le Soumissionnaire se doit d’évaluer», peut-on lire dans le document.
Au cabinet du ministre Roberge, on affirme que cette précision permet seulement au gouvernement d’exiger des pénalités si les délais de livraison des appareils ne sont pas respectés par les fournisseurs. Le ministère calcule d’ailleurs chaque jour de pénalité, ajoute-t-on.
Au lieu de blâmer les fournisseurs, le ministre devrait plutôt reconnaître qu’il a tardé à agir dans ce dossier, souligne pour sa part la députée solidaire Christine Labrie.
«À l’aube d’une 5e vague, c’est désolant de voir qu’à cause de l’entêtement et du manque d’écoute du ministre de l’Éducation on n’a toujours pas un portrait clair de l’efficacité de la ventilation dans nos écoles», fait-elle valoir.
La députée de Sherbrooke demande d’ailleurs à Jean-François Roberge de rendre publics les résultats des analyses des lecteurs de CO2 qui sont installés.