Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

L'impopularité de Legault vient de sa mauvaise campagne de 2022

Partager
Photo portrait de Antoine Robitaille

Antoine Robitaille

2023-12-06T05:00:00Z
Partager

La montée de l'insatisfaction à l'égard de la CAQ de François Legault, exposée par le dernier sondage Léger, est phénoménale. 

En quatre mois, la proportion d'insatisfaits est passée de 41% à 63%. Du pinacle aux bas-fonds. D'une majorité de satisfaits, 53%, en juin 2023; à 32% seulement aujourd'hui. Le PQ de PSPP le dépasse désormais dans les intentions de vote.

Lundi, la firme Angus Reid révélait, dans son enquête sur la popularité des premiers ministres, une chute de François Legault lui-même. En un an, la popularité du politicien jadis adulé a chuté de 26%! Il est désormais le premier ministre le moins populaire parmi ses homologues «provinciaux» dans notre Dominion.

  • Écoutez la rencontre politique entre Antoine Robitaille et Benoit Dutrizac via QUB radio :

Deuxième mandat

On pourrait croire qu'il s'agit de l'effet délétère normal du «deuxième mandat». Aucun premier ministre du Québec n'a en effet réussi à y échapper. Même pas René Lévesque; ni Robert Bourassa.

Publicité

Dans un deuxième mandat, la conjoncture réserve invariablement des surprises déstabilisantes (crise économique; échecs constitutionnels, etc.). Les urgences bouleversent le programme gouvernemental, en continuité avec ce qui a été entamé au premier mandat. Restent surtout les dossiers les moins faciles à régler; les promesses les plus difficiles à livrer. Les idées se raréfient. Les insatisfaits se fédèrent plus facilement. Bref, le pouvoir use.

La firme Léger nous permet de mettre le doigt sur les principaux griefs faits au gouvernement Legault et qui sont à la racine de la forte insatisfaction. «Il n’a pas réussi à améliorer le système de santé ou d’éducation» recueille 44%; «La hausse de salaire de 30% pour les députés», 37%; «La subvention pour faire venir les Kings de Los Angeles à Québec», 28%; «Ils changent trop souvent d'idée, comme sur le troisième lien à Québec», 19%.

Joël Lemay / Agence QMI
Joël Lemay / Agence QMI
Le ver dans la pomme

Les problèmes du gouvernement Legault ont commencé à la fin du printemps 2023. Mais cette chute avait été préparée par la mauvaise campagne électorale de 2022. Le ver était dans la pomme en quelque sorte.

François Legault est sorti fatigué de la pandémie (on l'aurait été à moins), laquelle avait accaparé deux ans de sa gouverne. Il a misé sur le capital de sympathie accumulé pendant ces deux ans. (En 2023, 14% seulement des répondants fondent leur insatisfaction sur la «gestion de la crise sanitaire et du COVID-19».) On comprend donc pourquoi, en 2022, il se borna à promettre un simplissime «Continuons».

Mais ce faisant, il a entamé sur de mauvaises bases son deuxième mandat. Les thèmes qu'il a lui-même placés au cœur de sa propre campagne, il ne semblait pas les maîtriser, trébuchant presque quotidiennement sur le 3e lien, le français ou l'immigration. Il semblait déshabitué à une gouverne «normale», où l'on n'a pas toujours à «construire l'avion en plein vol».

En plus, une fois réélu, dès qu'il a perçu des difficultés, il a semblé en panique, cherchant à rectifier le tir instantanément. Même si les prochaines élections sont loin à l'horizon. Il lui reste donc du temps. Mais pour remonter, il lui faudrait refonder son action. Et ce n'est pas un mince défi.

Publicité
Publicité