L’hymne national américain encore hué: ça jase de politique dans le vestiaire des Jets
Jessica Lapinski
Si certaines familles préfèrent qu’il ne soit jamais question de politique à table, ce n’est pas le cas des Jets de Winnipeg. Après les entraînements, cette semaine, les sujets de discussion dans le vestiaire pouvaient osciller entre qui gagnera le prochain Super Bowl et qui gagnera la guerre des tarifs douaniers, racontait mardi le Winnipeg Sun.
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«Bien sûr que nous parlons de politique, quand c’est pertinent, a commenté l’attaquant américain Mason Appleton. Personne n’attaquera personne [à ce sujet]. Nous sommes comme une famille, comme des meilleurs amis. Nous pouvons en parler. Ça ne gâchera la journée de personne, même quand nous ne sommes pas d’accord.»
Les Jets misent sur 10 joueurs d’origine canadienne et 8 originaires des États-Unis. Appleton explique qu’il y a, au sein de l’équipe, «des conservateurs et des libéraux».
«Mais tout ça a peu d’importance par rapport à ce que nous formons comme équipe», a-t-il précisé.
Les Jets accueillaient les Hurricanes de la Caroline, mardi, et des huées, tout de même timides, se sont fait entendre vers la fin de l’hymne national américain, tout juste avant la mise en jeu initiale.
À Toronto et Vancouver aussi
Bien que la hausse des tarifs douaniers ait été mise sur pause pour 30 jours, l’hymne américain a aussi été conspué avant le match de la NBA opposant les Raptors de Toronto et les Knicks de New York, mardi, ainsi qu’avant la rencontre entre les Canucks de Vancouver et l’Avalanche du Colorado.
Les deux parties étaient disputées en sol canadien.
«Ce serait blessant»
Avant le match, Appleton faisait peu de cas de la possibilité que l’hymne national de son pays soit hué. «C’est une base de fans canadienne, a-t-il déclaré au Winnipeg Sun. Ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Je crois en la liberté d’expression. [...] Ce ne sont que deux minutes avant une partie de hockey.»
Son coéquipier canadien Dylan DeMelo n’était toutefois pas d’accord. «Ce serait blessant, d’un côté comme de l’autre, a-t-il émis. Je considère l’hymne national comme un sacrifice pour tous ceux qui ont perdu la vie et tous ceux qui se sont battus pour notre liberté.»
«En ce sens, je trouve [les huées] un peu irrespectueuses. Mais les gens peuvent faire ce qui leur plaît, je n’en perdrai pas le sommeil.»