L'heure de vérité
Patrice Bernier
Dernière semaine. Heure de vérité pour le CF Montréal. Avec deux matchs à jouer, les éliminatoires sont en jeu et il est normal que les impressions des médias, spectateurs et fans assidus soient négatives.
Et avec la nouvelle du départ du président Kevin Gilmore, l'ambiance n'est pas à son meilleur aux alentours de l'équipe.
On oublie vite comment on a commencé la saison, mais on se rappelle comment on l'a fini.
Évidemment, on ne peut être trop satisfaits de la dernière semaine et des derniers matchs. Il y a aura un changement de gouvernance, mais il est impératif de regarder le portrait dans son ensemble et se demander : est-ce que la saison est réussie sur le plan sportif?
Parce qu’on est parti de loin! Si je vous avais dit qu’on aurait commencé la saison sans Thierry Henry, avec Wilfried Nancy comme entraîneur-chef, et avec une dizaine de nouveaux joueurs, auriez-vous accepté les résultats que l’on connaît aujourd’hui? Sans oublier plusieurs facteurs déstabilisants, comme celui de devoir commencer la saison loin de la maison, en Floride.
Pas mal tout le monde aurait acheté le billet. Mais nous sommes des êtres humains. L'être humain est naturellement obnubilé par le moment présent, c'est ce qui marque les esprits. Par conséquent, il retient tout ce qui est négatif en ce moment.
Dans les faits, toute la saison représente une grande progression avec l’identité de jeu qui a été mise de l’avant et tous les nouveaux joueurs sur lesquels on a pu – et on veut – bâtir.
L'occasion de renverser la vapeur
Maintenant, tout repose sur les joueurs. Même si les derniers résultats sont négatifs, le présent, lui, peut être positif. Tout cela revient à ce que les joueurs vont faire cette semaine, avec l'accès aux éliminatoires en jeu.
Nancy peut changer la tactique en inversant Torres et Mihailovic, il peut varier la formation avec un 3-5-2. Peu importe. Ce sont les joueurs qui devront se lever.
C’est une question de leadership, de mental, d’attitude. L’intensité, l’engagement et la détermination feront la différence dans la dernière ligne droite.
J’aimerais voir les Camacho, Wanyama, Piette et Mihailovic dire «voici le chemin, suivez-moi vers les éliminatoires».
La finalité, c’est qu’il reste deux matchs. Avant la rencontre de dimanche, il y a un regard «micro» à porter sur le rendez-vous avec Houston, un véritable match traquenard.
Avec sa fiche de 0-10-6 sur la route, il est facile de prendre le Dynamo à la légère.
Mais Maxi Urruti, ancien coéquipier de certains, va vouloir jouer les trouble-fêtes. Et il y a du changement qui s’en vient à Houston avec un nouveau directeur général et des joueurs qui voudront gagner une place ou un contrat pour l’an prochain.
Une demi-finale
Au lieu de se fier à des calculs mathématiques pour faire les éliminatoires, le CF Montréal doit prendre sa destinée en main. Avec quatre points en deux matchs, une qualification demeurerait possible, mais il faudrait attendre les résultats d’autres équipes comme les Red Bulls et Atlanta.
La formule n’est pas compliquée. Pour gagner, le CF Montréal doit marquer des buts. Pour marquer des buts, il doit créer des occasions. Et présentement, il n’en fabrique pas suffisamment.
Générer de l’attaque demande une prise d’initiative, une prise de risque. On doit accepter une certaine probabilité d’échec, mais quand on tente des choses, on finit par avoir un résultat.
Le CF Montréal doit être plus conquérant et entreprenant dans le dernier tiers. Plus de tirs au but, plus de tirs cadrés, plus d’occasions créées, voilà la recette.
Alors place à la demi-finale pour permettre une finale dimanche contre Orlando.
Montréal jouit d’un petit avantage non négligeable. Il affrontera, sur ses terres, deux équipes qui opèrent normalement dans le sud. La température froide pourrait-elle être un facteur?