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L'article provient de TVA Sports
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Derrière l'une des plus belles intrigues du repêchage 2022

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Photo portrait de Nicolas Cloutier

Nicolas Cloutier

2022-02-18T12:12:23Z
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Il y a probablement très peu de Finlandais dans l’histoire de l’humanité qui ont porté le nom de Brad Lambert. Il n’y a pas à dire, on a affaire ici à l’un des espoirs les plus uniques et polarisants à l’approche du repêchage 2022 de la Ligue nationale de hockey. 

Lambert est né en Finlande d’une mère finlandaise qui est agente de bord et d’un père canadien, Ross, autrefois hockeyeur professionnel. Il a passé l’essentiel de sa vie en Finlande, mais il a joué une année bantam à Saskatoon et il visite régulièrement ses proches là-bas. 

C’en est tellement mêlant que lui-même ne sait pas s’il se considère davantage Canadien ou Finlandais, et ce, même s’il représente la Finlande au niveau international.  

«Je crois que je suis 50-50. Je me sens plus Finlandais quand je suis au Canada... mais je me sens aussi un peu plus Canadien quand je suis en Finlande. C’est fascinant», a ironisé le principal intéressé lors d’une entrevue téléphonique avec le TVASports.ca.  

Si Lambert ne sait pas trop sur quel pied danser lorsque questionné sur sa nationalité, il en est de même pour les recruteurs qui doivent le placer dans leur classement. Le talentueux ailier, vu depuis son jeune âge comme un prodige du hockey, a vu sa cote baisser cette saison en raison de statistiques décevantes dans la Liiga, le plus haut circuit en Finlande.  

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Lambert affiche effectivement un rendement offensif inférieur à celui qu’il présentait dans la même ligue l’an passé à seulement 16 ans – alors que jouer dans un tel circuit à un âge aussi précoce représentait déjà un exploit. 

Le jeune homme s’est montré très clair : il n’a aucun avantage à scruter et analyser abusivement les listes des différentes agences. Il préfère ne pas les suivre. Or, il demeure confiant en ses moyens et il apporte un bémol au sujet de sa faible production offensive cette saison.  

«Je pense certainement que j’aurais pu avoir beaucoup plus de points en temps normal, mais la rondelle n’a pas vraiment roulé de mon côté jusqu’ici cette année [bad puck luck] et j’ai eu de la misère à prendre mon envol par conséquent, a-t-il souligné. Je pensais avoir finalement lancé ma saison au Championnat mondial junior, mais j’ai été en pause pendant un autre mois par la suite en raison des mesures relatives à la COVID-19. Ça n’a pas été facile.»  

Le vrai Lambert    

Il faut lui accorder ce point : Lambert, dans un tout petit échantillon, a été fantastique au Championnat mondial junior, récoltant cinq points en deux matchs, mais montrant par-dessus tout les habiletés de haut niveau qui justifient les grandes attentes placées en lui depuis son jeune âge.  

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Et le Championnat mondial junior avait lieu sur une glace de dimension nord-américaine. Les patinoires européennes de la Liiga, elles, sont plus grandes. Lambert ne croit pas qu’il s’agit d’une coïncidence.  

«Je suis mieux disposé à jouer sur une plus petite patinoire avec ma rapidité et mon talent en maniement de rondelle, a-t-il fait valoir. Cela dit, je crois que c’est bien de jouer sur les deux surfaces, car je peux améliorer différents aspects de mon jeu.  

«Sur une glace nord-américaine, tu es constamment au milieu du trafic, tu as moins d’espace pour t’égarer en périphérie. Mon aisance pour manipuler le disque dans les espaces restreints me donne un avantage plus important dans ces conditions.»  

N’empêche, Lambert reconnaît qu’un joueur doit créer sa propre chance lorsqu’il ne produit pas et il travaille à remédier à la situation en attaquant les zones dangereuses avec plus de conviction.  

«Je veux aller au filet plus souvent et y marquer des buts laids. Je dois passer plus de temps à l’intérieur des points de mises au jeu et attaquer le centre de la glace pour produire davantage d’occasions de marquer et d’occasions de grade A.» 

Néanmoins, c’est sur une glace plus étroite qu’on risque de se voir manifester le vrai Brad Lambert, dont la marque de commerce est de contrôler la rondelle à haute vitesse.  

«Je m’inspire de Mathew Barzal et de Nathan MacKinnon, a révélé Lambert. Évidemment, tout le monde doit faire son propre chemin et devenir sa propre version de soi-même. Mais ce sont les deux joueurs que j’essaye de regarder. Accélérer la cadence de jeu est l’une de mes plus grandes forces et c’est aussi l’un de leurs plus grands atouts.  

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«Je m’intéresse particulièrement au côté rugueux dans le jeu de MacKinnon, à la façon dont il fonce au filet et domine tout en puissance les joueurs adverses. C’est ce que j’essaye d’apprendre en ce moment.» 

C’est une priorité pour Lambert afin de connaître du succès au plus haut niveau : devenir plus fort. Le prometteur attaquant fait présentement osciller l’aiguille du pèse-personne à 180 lb, mais il veut prendre du muscle pour terminer tout juste sous la barre des 200 lb, histoire de préserver sa vitesse. 

17 ans et déjà plusieurs équipes    

En Finlande, le fait que Lambert ait, à 17 ans, joué pour déjà trois équipes différentes dans la Liiga fait un peu sourciller. 

Lambert a fait ses premiers pas dans le meilleur circuit au pays avec HIFK. Il a ensuite porté les couleurs de JyP, commençant d’ailleurs la présente saison avec cette formation. Et le brillant espoir a changé de décor à nouveau récemment en se joignant aux Pelicans, qui évoluent dans sa ville natale, Lahti.  

On pourrait y voir une mentalité de diva, mais les explications de Lambert nous aident à mieux comprendre le bien-fondé de tout ça.  

«Les Pelicans avaient besoin d’un joueur et ils me désiraient, alors j’avais une chance de revenir à la maison, au sein de l’organisation dans laquelle je me suis développé durant mon adolescence, et de participer aux séries éliminatoires.  

Cela n’aurait pas été le cas avec JyP, qui se classe 13e parmi les 15 équipes de la Liiga et dont la saison est déjà à l’eau. En somme, la décision était ce qui était le plus bénéfique pour la suite de sa carrière lors de cette année charnière.  

«Je voulais jouer des matchs importants, a-t-il plaidé. Évidemment, tous les matchs sont compétitifs, mais j’accorde de l’importance aux séries et je n’ai pas eu la chance de jouer en séries depuis quelques années en raison de la COVID-19.» 

Avec les Pelicans, Lambert ne s'est pas tout à fait replacé jusqu'ici. Il ne compte qu'un but et aucune aide en 12 rencontres. Au moment d'écrire ces lignes, il pourrait être repêché dans le top 3 tout comme il pourrait être écarté du top 10.

Pour ce que ça vaut, Lambert n'a pas voulu se compromettre lorsque questionné sur son intérêt à jouer pour les Canadiens de Montréal. Mais naturellement, les rigueurs de la métropole québécoise ne l'effraient pas.

«Je peux vous dire sans me tromper que je connais ça, un climat hivernal», a rigolé le jeune homme. 

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