L'avenir de Martin St-Louis fait jaser
Jonathan Bernier
Un lapsus de Martin St-Louis au terme du point de presse d’après-match de lundi a fait paniquer bon nombre de partisans des Canadiens.
En affirmant «si je reviens l’an prochain», l’entraîneur-chef par intérim a semblé laisser entrevoir une certaine incertitude quant à son avenir.
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Pourtant, Kent Hughes n’avait-il pas affirmé au moment de rencontrer les médias à la date limite des transactions que St-Louis, qu’il avait embauché un mois et demi plus tôt, n’avait pas été engagé pour simplement camper le rôle «de professeur suppléant»?
Dans les heures précédant l’affrontement face aux Blue Jackets, le Lavallois de 46 ans a tenu à replacer quelque peu le pendule lorsqu’un collègue anglophone l’a de nouveau interpellé à propos de son avenir.
«On m’a amené ici pour terminer la saison. C’est là-dessus que je vais d’abord me concentrer», a-t-il répondu.
«Est-ce que c’est mon but de revenir l’an prochain? Absolument. Je ne vois pas beaucoup de choses qui feraient en sorte que je ne revienne pas. Quand je me projette dans l’avenir, dans six ou sept mois, je me vois derrière le banc. Mais on ne sait jamais», a-t-il poursuivi.
Une chose à la fois
Adepte du leitmotiv «on contrôle ce que l’on peut contrôler» et du «moment présent», St-Louis ne veut peut-être rien tenir pour acquis. Le monde du hockey en étant un qui change rapidement, il ne veut possiblement pas regarder trop loin.
Peut-être également souhaite-t-il ne pas se laisser distraire par des négociations de contrat?
«Après la saison, on va s’asseoir et on va discuter», a-t-il d’ailleurs mentionné.
Notons qu’il reste très exactement deux semaines, et huit matchs, au calendrier régulier.
On pourrait penser que des raisons familiales le font hésiter. St-Louis a laissé sa femme et les deux plus jeunes de ses trois fils au Connecticut avant de s’amener à Montréal. Son plus vieux, Ryan, porte les couleurs de l’Université Northeastern à Boston, dans la NCAA.
Toutefois, lors d’un entretien avec les représentants du Journal de Montréal, une semaine après son embauche, St-Louis avait affirmé qu’il sentait que ses fils étaient suffisamment bien partis dans la vie pour s’éloigner sans trop s’inquiéter.
«Je voulais avoir une grande influence sur leur développement, autant au niveau humain qu’en tant que joueurs de hockey. La seule manière d’y arriver, c’est d’être là tous les jours, avait-il déclaré. Aujourd’hui, je suis à l’aise de prendre cette décision. Je sais que la fondation est solide. Ils sont à la bonne place mentalement et physiquement.»
Une belle évolution
Avec St-Louis comme pilote, le Canadien a maintenu un dossier de 12-13-4 pour un total de 28 points. Ce qui le place au 23e rang du circuit sur le plan du pourcentage de points acquis depuis le 10 février
À première vue, on est loin d’un renversement de situation. Toutefois, considérant l’état du Tricolore au moment de l’arrivée de St-Louis, on peut certainement parler d’une belle évolution. C’est également le cas en notant l’éclosion individuelle des jeunes de l’équipe, Cole Caufield, Alexander Romanov et Nick Suzuki en tête.
Le travail qu’a accompli St-Louis au cours des deux derniers mois ne passe certainement pas inaperçu à travers la LNH. Dans cette marre aux requins, Hughes et Jeff Gorton feraient mieux de ne pas laisser traîner ce dossier.
Car ce ne sont pas les offres qui vont manquer lorsque la valse des congédiements d’entraîneurs s’amorcera au terme de la campagne.