L'assaut des forces russes sur Marioupol est un «crime de guerre majeur»
Agence France-Presse
L'Union européenne a dénoncé lundi les destructions commises de manière indiscriminée par l'armée russe dans la ville assiégée de Marioupol en Ukraine comme un «crime de guerre majeur» et a décidé de doubler son soutien financier pour les achats d'armements envoyés à Kyïv.
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«Nous avons un accord politique pour ajouter 500 millions d'euros aux financements de la facilité européenne pour la paix» afin de continuer à fournir des armements aux autorités ukrainiennes, a annoncé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell à l'issue d'une réunion à Bruxelles avec les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l'UE consacrée à la guerre menée par la Russie.
Une première enveloppe de 500 millions a été épuisée et les demandes du gouvernement ukrainien nécessitent d'engager une seconde tranche de fonds, a-t-on expliqué de source européenne.
La «Facilité européenne pour la paix» est un fonds doté de 5 milliards d'euros abondé par les États membres hors du budget communautaire.
«Ce qui se passe à Marioupol est un crime de guerre majeur. Les bombardements indiscriminés dévastent la ville et tuent tout le monde», ont dénoncé Josep Borrell et plusieurs ministres.
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L'Ukraine a rejeté lundi l'ultimatum du Kremlin exigeant la capitulation de Marioupol. Ce port stratégique sur le littoral de la mer d'Azov, au sud-est, est assiégé et bombardé depuis le début du conflit.
Ses habitants sont privés d'électricité, d'eau et de gaz, les rues de la ville sont jonchées de cadavres, et selon les autorités locales, les soldats russes ont transporté de force près de 1000 habitants vers la Russie, les privant de leur passeport ukrainien.
Plusieurs ministres européens se sont prononcés lundi pour une nouvelle vague de sanctions économiques afin d'isoler la Russie et son président Vladimir Poutine.
«Aucune décision n'a été prise aujourd'hui et aucun nouveau train de sanctions ne sera décidé cette semaine», a annoncé Josep Borrell.
«Mais des orientations seront données jeudi et vendredi lors du sommet des chefs d'États et de gouvernements et elles seront suivies par des décisions concrètes», a-t-il expliqué.
«Vu l'étendue des destructions en Ukraine en ce moment, il est très difficile, à mon avis, de faire valoir que nous ne devrions pas intervenir dans le secteur de l'énergie et interrompre les achats de pétrole et de charbon», a soutenu le ministre irlandais Simon Coveney.
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«Le pétrole représente la plus importante source de revenus pour le budget de la Russie et il est facilement remplaçable», a souligné son homologue lituanien Gabrielius Landsbergis.
Nous devons trouver des réactions efficaces, qui ne représentent pas un coût insurmontable pour les États membres», a souligné Josep Borrell.
«Nous allons graduellement, à vitesse accélérée, nous affranchir de la dépendance à la Russie pour les énergies fossiles. Nous disons clairement que nous allons couper toutes les routes d'acheminement» afin «d'isoler le gouvernement russe», a assuré la ministre allemande Annalena Baerbock.