L'Allemagne solidaire, le Canada silencieux
Agence QMI
Pendant que l’Allemagne exprimait sa profonde désapprobation quant à la décision de la FIFA d’interdire le port du brassard de l’inclusion à la Coupe du monde de soccer, l’équipe canadienne est demeurée muette avant son duel de mercredi contre la Belgique.
Les droits humains et plus particulièrement, ceux des personnes LGBTQ+, constituent un sujet sensible en marge du tournoi se déroulant au Qatar, un pays où les relations sexuelles hors mariage et l’homosexualité, notamment, sont passibles de poursuites pénales.
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Si le Canada n’a manifesté publiquement aucune insatisfaction à ce propos, la délégation germanique n’a pas paru impressionnée par le président de la fédération internationale, Gianni Infantino, qui avait demandé aux équipes participantes de ne pas arborer le bandeau «One Love», tout en menaçant de sanctions les réfractaires.
Sous les yeux du grand patron de la FIFA, les joueurs allemands – incluant le capitaine Manuel Neuer – se sont présentés sur le terrain avant leur duel face au Japon et ont fait un signe évoquant la censure en plaçant la main sur la bouche au moment de la traditionnelle photo d’équipe précédant le coup d’envoi. Le coup était prévu et d’ailleurs, les commentateurs de la chaîne ARD ont prévenu les téléspectateurs qu’une action importante allait être commise.
Pour sa part, la ministre de l’Intérieur responsable des sports, Nancy Faeser, installée juste à la gauche d’Infantino, a enfilé le fameux brassard inclusif avant de diffuser une photo sur les réseaux sociaux et de remettre une veste couvrant le bandeau.
«Les droits humains ne sont pas négociables, a déclaré la fédération allemande de soccer dans un communiqué. Nous interdire de porter le brassard, c’est nous interdire de parler. Notre position est claire.»
En Allemagne, plusieurs ont souhaité voir les joueurs de la Mannschaft ne pas céder à l’instance du soccer mondial. L’enseigne de supermarchés REWE a indiqué ne plus vouloir prolonger son partenariat avec la Mannschaft après la décision de ne pas porter le brassard «One Love».
D’autres nations mécontentes
En plus de Neuer, qui a été contraint de porter un bandeau de la FIFA aux messages moins revendicateurs, six autres capitaines – ceux de la Belgique, du Danemark, de la Suisse, des Pays-Bas, de l’Angleterre et du pays de Galles – voulaient placer le fameux brassard sur eux.
Ainsi, le milieu néerlandais Davy Klaassen a félicité les joueurs germaniques. «L’Allemagne s’est magnifiquement exprimée, d’une manière accrocheuse et originale, a-t-il jugé en conférence de presse. C’est une bonne façon de faire.»
Au Canada, le gouvernement Trudeau a été plus incisif à l’égard de la FIFA que les joueurs se trouvant au Qatar. Les élus de la Chambre des communes ont condamné à l’unanimité cette semaine la FIFA pour sa décision d’interdire le brassard «One Love». Affichant les couleurs de l’arc-en-ciel, le bandeau fait la promotion des droits des personnes LGBTQ+ dans le pays hôte de la Coupe du monde.
-Avec l'AFP