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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

L'acharnement envers François Legault est injuste

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Photo portrait de Denise Bombardier

Denise Bombardier

2022-01-22T10:00:00Z
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Non, François Legault n’était pas à Wuhan en décembre 2019, dans le laboratoire chinois d’où le virus de la COVID-19 aurait surgi. Non, le premier ministre n’est pas responsable de tous nos malheurs actuels.

Il a eu la malchance d’être au pouvoir lorsque la pandémie s’est répandue. Or, cette pandémie a révélé aux Québécois l’ampleur des ravages de notre système de santé, censé être le meilleur au monde et que des gouvernements successifs ont contribué à affaiblir depuis des décennies.

Non, François Legault ne peut être le bouc émissaire pour les morts dans les CHSLD ni des aberrations créées par les acquis des syndicats, y compris les fédérations de médecins, tous drapés dans leur indignation et emmurés même dans un corporatisme d’autant plus scandaleux qu’il contredit le discours lénifiant de dirigeants successifs qui n’ont eu à la bouche que des paroles mensongères.

Et, non, les syndicats ne sont pas toujours les garants du bien public. Ils ne travaillent pas pour le peuple. Leur solidarité est avant tout réservée, et parfois exclusivement, à leurs membres.

Réforme Barrette

François Legault a hérité de la politique dévastatrice du bon docteur Barrette qui, alors qu’il était président de la Fédération des médecins spécialistes, a d’abord réussi à obtenir des salaires frisant l’indécence pour ses membres. Et une fois ministre de la Santé, il a achevé son œuvre de démolition du système de santé avec une réforme technocratique hyper centralisée, à faire l’envie des maoïstes et des bolchevistes d’antan.

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Aujourd’hui encore, on reconnaît au bon docteur Barrette une bonhomie et un sens de la répartie qui font sourire. C’en est gênant. Or, c’est sur François Legault que l’on s’acharne, lui qui n’a de cesse de fixer les yeux sur le budget de la santé qui atteint presque la moitié du budget total du Québec. Ce qui explique le délestage horrible que l’on connaît.

Alors, si la grogne et la rage se transforment en désobéissance civile, le premier ministre, pieds et poings liés, va-t-il céder et ouvrir les vannes, comme fait Doug Ford, son homologue ontarien, qui peut espérer gagner son pari avec, devant les yeux, le 11 % seulement de lits occupés à cause de la COVID-19 alors qu’au Québec, c’est plus de 20 % ?

Désobéissance

Les agités qui défient les mesures de santé, comme la pâtissière de Jonquière, d’origine française, tributaire d’une culture politique bruyante de confrontation, devenue depuis deux jours une star d’un soir, veulent-ils pratiquer vraiment cette désobéissance ? Les quincailliers, eux-mêmes enragés, vont-ils sortir les casseroles et être rejoints par les militants de Québec solidaire avec à leur tête Gabriel Nadeau-Dubois qui reprendrait du service ?

Le découragement réel de nombre de citoyens est certes compréhensible, mais toute tentative volontaire, ou plus ou moins consciente, de faire porter à François Legault la responsabilité des malheurs qui nous tombent dessus, est fort inquiétante. Et injuste.

Et l’appel à la désobéissance civile est irresponsable, malvenu et dangereux. La majorité ne doit plus être silencieuse. La pire chose pour nous serait d’être plongés dans une crise politique, qui déstabiliserait davantage le Québec qui n’en peut plus de tenter d’espérer.

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