Kevin Parent nous donne de ses nouvelles
Daniel Daignault
Lorsque je l’ai rencontré, Kevin Parent venait de faire environ neuf heures de route, de la Gaspésie à Bois-des-Filion, pour présenter un spectacle à la brasserie et pub Le BAM. Très relaxe, même pas l’air fatigué, il avait hâte de se produire seul sur scène et était heureux de m’accorder cette entrevue. De fait, j’ai rarement vu le chanteur aussi zen.
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T’arrive-t-il d’être nerveux avant de chanter?
Ça arrive quand je ne me prépare pas. Il me faut un minimum de 20 minutes de réchauffement vocal; ça doit faire au moins 20 ans que j’ai la même routine. Je fais des gammes et j’étire ma voix. Mon but est de faire en sorte que, dès la première chanson, mon corps et ma voix soient réchauffés et que je sois prêt à être généreux avec les gens. Je ne chante pas dans mon char quand je fais de la route. Je ne vais pas dans les partys pour jammer jusqu’à 2 ou 3 h du matin. Je ne suis plus là-dedans. D’ailleurs, ça fait huit ans que je ne bois pas.
Tu as donc opéré un changement dans ta vie...
Oui. Et j’ai arrêté de boire parce que je fumais la cigarette. À l’époque, je buvais pour m’engourdir assez pour que me corps me dise que je pouvais fumer. Quand j’étais à jeun, je ne fumais pas; j’ai toujours détesté la cigarette. Mais je suis devenu accro quand même. Ce qui fait qu’après le spectacle, je prenais un verre et je fumais. Aujourd’hui, pour compenser, je fais de la méditation et des techniques de respiration: c’est mon nanane que la cigarette me donnait à l’époque.
Est-ce que tu as fait d’autres changements importants dans ta vie?
Oui, à un moment donné, il a fallu que je me calme le pompon et que j’arrête les activités un peu plus jeunes et cowboys! (Hockey, baseball, course) Mon ostéo m’a dit d’essayer le yoga. Ce qui fait que maintenant, avant un show, s’il y a des gens autour de moi dans la loge qui parlent de la pluie et du beau temps, ce n’est plus ma tasse de thé. Je me trouve un petit coin pour méditer et je fais mes petites affaires à moi. J’ai besoin d’avoir mon moment pour faire en sorte que les gens qui ont payé pour venir me voir chanter en aient pour leur argent. Arrêter de boire a été un choix, ce n’était pas un combat. C’est pas comme s’il fallait que j’aille faire des meetings. Et ça ne me dérange pas du tout si quelqu’un boit à côté de moi.
Tu te sens mieux physiquement?
Mets-en! C’est sûr qu’on vieillit. Quand je fais de la route, je ne mange pas tout le temps bien. Mais c’est un plaisir d’avoir cette discipline-là, ce n’est pas un fardeau. Ça m’a apporté de la stabilité et du calme dans ma vie.
Sur tes réseaux sociaux, tu parles souvent de ton bonheur familial. Ça aussi, c’est de la stabilité!
Oui, ma fille et ma petite-fille. Ma petite-fille a trois jours de plus que ma propre fille, Billie-Rose! Et mon fils a 31 ans. Je n’ai jamais été fermé à l’idée d’avoir d’autres enfants. Ça va faire huit ans que je suis avec ma blonde, Romy. Elle est plus jeune et elle a toujours voulu avoir un enfant. La vie a fait que le timing était bon. Et ça me donne le goût de prendre soin de moi afin d’être en santé pour savourer le plus longtemps possible les moments avec eux.
Finalement, à t’écouter parler, j’ai l’impression d’avoir un Kevin Parent 2.0 devant moi. Un homme vraiment zen, non?
Il y a plein d’affaires qui arrivent, mais c’est justement ça la beauté de vieillir: on mord moins à l’hameçon quand les gens nous provoquent. On sait que ça ne sert à rien. Et, avec le temps, on voit que la provocation des autres vient souvent de leurs propres problèmes et n’a rien à voir avec soi. Ces provocations-là, ça ne correspond pas à ce que je suis à l’intérieur.