Justin Trudeau annonce des sanctions contre l’élite russe
Raphaël Pirro | Agence QMI
Le premier ministre Justin Trudeau annonce une nouvelle ronde de sanctions contre la Russie, dirigée cette fois-ci envers les membres de l’«élite» russe, des institutions ainsi que des grandes banques. Des actions similaires ont été entreprises par d’autres pays occidentaux.
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Au total, 58 individus sont visés par ces sanctions «sévères», dont plusieurs ministres et membres de l’oligarchie, qui «limiteront la capacité du président Poutine à continuer de financer son invasion injustifiée».
Le Canada interdit aussi les permis d’exportation vers la Russie et a annulé ceux qui étaient en vigueur, incluant toute technologie aérospatiale et les minéraux bruts.
«Ce matin, les Ukrainiens se sont réveillés avec la réalité brutale et terrifiante de la guerre. Le président Poutine a lancé une attaque horrible et non provoquée contre leur pays, une nation souveraine, y compris des frappes de missiles dans leur capitale, Kiev», a indiqué M. Trudeau jeudi. «Il a inutilement mis en danger la vie de personnes innocentes, violé les traités internationaux de la Russie et lancé la plus grande menace pour la stabilité européenne depuis la Seconde Guerre mondiale.»
Les États-Unis et le Royaume-Uni, entre autres, ont annoncé une flopée de sanctions financières du même ordre. La stratégie est d’atteindre les oligarques russes, puisqu’il est estimé que la moitié de leur fortune est placée à l’extérieur du pays.
Le Canada appuiera aussi l’accueil de réfugiés ukrainiens en traitant en priorité les demandes d’immigration provenant de l’Ukraine, en plus de mettre sur pied une ligne téléphonique spécialement dédiée.
Le ministère de l’Immigration du Canada a affirmé avoir reçu près de 2000 demandes d’immigration d’Ukrainiens dans les derniers mois et se prépare à recevoir un influx de demandes au cours de la prochaine année.
M. Trudeau a tenu une conversation téléphonique avec le président ukrainien jeudi matin lors de laquelle il a réitéré son soutien. Une rencontre avec les autres dirigeants du G7 a aussi eu lieu. Le gouvernement fédéral a annulé toutes les autres conférences de presse prévues au courant de la journée.
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«L’attaque de la Russie contre l’Ukraine est aussi une attaque contre la démocratie, la loi internationale, et la liberté», a déclaré le premier ministre.
Le personnel diplomatique canadien en Ukraine a été déplacé en Pologne, a annoncé la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly. L’ambassade du Canada en Ukraine, après avoir été déplacée de Kiev, a tout simplement fermé ses portes.
La vice-première ministre Chrystia Freeland, qui a des origines ukrainiennes, a livré une portion de son allocution en ukrainien et en russe.
«Aujourd’hui [Poutine] cimente sa place dans les rangs des dictateurs européens détestés qui ont causé tant de dommages au 20e siècle», a-t-elle lancé.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié le Canada pour son coup de pouce. Ce dernier réclame des sanctions «immédiates et fortes».
L’ancien premier ministre du Canada, Stephen Harper, a publié un rare communiqué dans lequel il soutient que «Poutine et sa bande doivent être traités comme les parias qu’ils ont choisi de devenir».
«Ils doivent être sanctionnés, exclus et punis à chaque détour. L’Ukraine doit être réarmée, refournie pour son autodéfense», a-t-il dit.
Les partis d’opposition à Ottawa se sont unis pour dénoncer l’agression russe.
«L’agression méprisable et l’invasion de l’Ukraine par Poutine sont inacceptables. Son attaque contre le peuple ukrainien et son gouvernement démocratiquement élu est méprisable», a déclaré la cheffe conservatrice Candince Bergen.
«Les autocrates comme Poutine doivent être et seront jugés sévèrement. Les conservateurs sont prêts à défendre l’ordre international fondé sur des règles contre ces graves violations du droit international», a-t-elle renchéri.
Questionné à ce sujet en matinée le chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet a dit qu’il soutiendrait «les sanctions économiques les plus sévères imaginables», parce que c’est la seule façon de faire reculer le dictateur russe.
«Je ne crois pas qu’on ait envisagé une attaque aussi violente et aussi sauvage», a-t-il dit.
Le chef du NPD Jagmeet Singh a abondé dans le même sens, en réclamant lui aussi des sanctions «là où cela fait le plus mal à Poutine».