Jusqu’à 500$ pour des tests rapides revendus sur le web
Francis Pilon
Des individus sans scrupules tentent de profiter de la pénurie de tests rapides pour s’en mettre plein les poches en les offrant sur le web pour des sommes astronomiques allant jusqu’à 500$.
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Les Québécois ont vidé en quelques heures seulement les stocks de tests rapides distribués gratuitement dans les pharmacies, lundi. Résultat? Des trousses sont maintenant offertes sur Kijiji, Craiglist et Marketplace.
Encore mardi, Le Journal a trouvé des tests rapides offerts pour des sommes allant de 10 à 500$ sur internet. La plupart de ces revendeurs se trouvaient dans la région du grand Montréal.
«Nous trouvons évidemment regrettable que des personnes tentent de faire un profit avec un produit distribué gratuitement. Ajoutons toutefois que rien n’indique qu’il s’agit de tests obtenus gratuitement en pharmacie. Ces personnes ont pu acheter ces tests et tenter de les revendre avec profit», déplore Marie-Claude Lacasse, porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).
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Illégal
Notons que les tests rapides trouvés en ligne étaient les mêmes que ceux qui avaient été distribués gratuitement dans les pharmacies et les écoles du Québec. Le MSSS confirme aussi au Journal que ce type de transaction sur le web enfreint la loi.
«Il n’est pas légal de vendre un tel produit sans y être dûment autorisé. Nous condamnons une telle pratique», insiste Mme Lacasse.
De son côté, Kijiji Canada affirme avoir «supprimé de façon proactive toute publicité visant à revendre les tests rapides antigènes COVID-19 sur ses plateformes» depuis le début de la semaine.
En effet, la plupart des annonces trouvées lundi et mardi sur ce site internet avaient été effacées après quelques heures seulement.
«Kijiji Canada n'autorise pas la revente d'articles liés à la COVID-19 sur son site web. Cette politique est entrée en vigueur en 2020 et inclut maintenant les tests rapides antigènes COVID-19», indique-t-on.
La plateforme mentionne avoir supprimé quelques milliers d’annonces du genre dans tous les marchés canadiens au cours des dernières semaines.
De faux tests?
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) mentionne pour sa part n’avoir reçu aucune plainte concernant la vente en ligne de tests rapides.
«Nous tenons à mettre les citoyens en garde contre tout test de dépistage rapide qui ne vient pas directement d’une pharmacie ou d’une école où la distribution est autorisée par le gouvernement provincial. Comme ces tests pourraient s’avérer faux, on ne peut se fier à leur efficacité», prévient le SPVM.
Fait intéressant, ce problème existe également en Ontario, où le gouvernement a même annoncé mardi que les revendeurs seraient passibles d’une contravention allant de 740 à 100 000$.
Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) n'a pu préciser, mardi après-midi, quelles étaient les conséquences liées à la vente de ces trousses sur le web au Québec.