Julie St-Pierre fait le bilan de son passage à La Voix
Nathalie Slight
En 2002, Julie St-Pierre s’est fait connaître grâce au phénomène Mixmania. Après ce concours musical, l’animation a pris une grande place dans sa vie. Au fil des années, la musique revenait sporadiquement, mais jamais aussi intensément que ces derniers mois, où elle a brillé à La Voix!
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Julie, qu’est-ce qui vous a convaincue de vous présenter aux auditions de La Voix cette année?
En fait, je m’étais déjà présentée aux préauditions en 2018, mais j’avais par la suite appelé les membres de la production pour leur dire que je me retirais du processus. J’arrive difficilement à l’expliquer en mots. Disons que je n’étais pas rendue là dans mon cheminement. Mais cette année, j’étais prête à vivre l’expérience, j’avais un bon feeling. Je sentais que c’était le bon moment pour moi.
Qu’avez-vous appris sur vous en participant à La Voix?
J’ai appris à être moins dans ma tête. Je suis quelqu’un qui analyse beaucoup, qui se pose une tonne de questions, qui a peur de la perception des autres. En 2002, lorsque j’ai participé à Mixmania, ça a apporté plusieurs choses positives dans ma vie. Je ne serais pas là où je suis aujourd’hui sans cette téléréalité. Par contre, j’ai souffert du syndrome de l’imposteur. À 37 ans, j’avais le goût de m’en libérer... en participant à une autre téléréalité devant plus d’un million de téléspectateurs. (rires)
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Vous avez fait des rencontres déterminantes grâce à La Voix...
Trois m’ont particulièrement marquée. La première, c’est avec Marc Dupré. Le fait qu’il se retourne pour moi lors des auditions à l’aveugle m’a immédiatement offert une certaine validation. J’ai senti que j’avais ma place en tant que chanteuse dans cette aventure. Ensuite, j’ai été volée par Marjo, une autre rencontre déterminante pour moi. Elle est dans le laisser-aller, elle suit son instinct, son feeling. Elle se fiche de ce que les gens pensent, elle est totalement décomplexée. Juste le fait de la côtoyer a été libérateur pour moi.
Et quelle a été votre troisième rencontre marquante?
Serge Denoncourt, qui a fait la mise en scène des directs. J’ai travaillé avec lui lors des quarts de finale et de la demi-finale, et il m’a immédiatement saisie. En seulement quelques phrases, quelques mots, il m’a permis de défaire des nœuds, d’oublier la technique, de mettre de côté la perfection à tout prix et de miser sur ce qu’il y a de plus important: me sentir bien.
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À l’émission, on a vu à plusieurs reprises votre mère dans le public. Elle semblait fort touchée de vous voir chanter. Ah, ma petite maman d’amour... En quart de finale, on la voit serrer son collier lorsque je chante. Dans ce pendentif, il y a les cendres de mon père, décédé il y a trois ans. (Des larmes lui montent aux yeux.) Je sentais à travers ce geste qu’elle prenait la main de mon père pour qu’ils puissent vivre ça ensemble, comme ils l’avaient fait il y a 20 ans, lorsque je participais à Mixmania.
Votre père était-il fan de musique?
Oui, il était chanteur et musicien. Ça me réconforte de penser qu’il était présent lors de chaque étape de mon parcours à La Voix. Avant mes performances, j’étais très calme, très sereine, alors qu’habituellement j’ai toujours un peu de mal à gérer mon stress avant de chanter sur scène. À plusieurs reprises, ma mère m’a dit: «Ton père serait si fier de toi!» Elle a vécu difficilement le décès de papa, et me voir chanter sur cette scène a été une source de joie pour elle.
Votre mari et votre fils aîné étaient aussi dans la salle.
Effectivement. Ils préféraient ne pas être filmés puisqu’ils sont tous deux de nature discrète, mais ils ont vécu à fond cette belle aventure. Lucio savait que j’étais chanteuse, mais il ne m’avait jamais vue me produire en direct sur un gros plateau de tournage. Voir la fierté dans les yeux de mon fils de huit ans a littéralement fait fondre mon cœur de maman.
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A-t-il hérité de votre fibre artistique?
Mon fils adore la musique, il suit des cours de piano. Il a appris par cœur toutes les chansons que j’ai répétées à la maison et disait à tous ses amis à l’école que maman faisait partie de La Voix. La musique prendra une belle place dans sa vie, mais vu sa personnalité, je crois que ce sera plus à titre personnel, qu’il n’en fera pas un métier. Quoique ça peut changer, car il est encore jeune. Mon autre fils, Vasco, qui a deux ans, était trop petit pour nous accompagner sur le plateau, mais il a l’oreille musicale, il adore danser et a le sens du rythme.
Participer à cette téléréalité en étant maman de deux enfants, ça exige toute une organisation!
Oh que oui! Entre les répétitions et les enregistrements, la vie continue: aller porter un enfant à la garderie et l’autre à l’école, animer à la radio, apprendre une chanson, aller chercher les enfants, coacher mon fils au basketball le soir... Un véritable tourbillon! En plus, nous avons déménagé l’an dernier, alors il y a eu des rénovations à la maison à travers tout ça. Mais, heureusement, je suis bien entourée: mon mari, ma mère et ma belle-mère ont pris le relais pour me permettre de renouer avec la chanson.
Après les émotions que vous nous avez fait vivre, ça ne peut pas en rester là...
Bien d’accord! (rires) Mon but, en participant à La Voix, était de me repositionner en tant que chanteuse, d’être «Julie qui chante parallèlement à son métier d’animatrice» et non «Julie qui chantait il y a 20 ans». D’ailleurs, j’ai enregistré en studio la chanson Kid, d’Eddy de Pretto, puisque plusieurs me demandaient s’il existait une version numérique de cette reprise que j’ai offerte en demi-finale. Je rêve aussi de sortir un jour une chanson originale, que j’ai écrite. J’ai quelques idées, des phrases, des notes. Sinon, je suis ouverte aux opportunités: être invitée à chanter dans des shows télé ou dans une comédie musicale.
En attendant, vous animez toujours Rouge au travail.
Oui. J’anime l’avant-midi et l’après-midi, une super case horaire qui me permet d’être présente pour ma famille. Je suis vraiment dans une belle période de ma vie, je m’accomplis sur le plan tant professionnel que personnel. Je l’ignorais avant de me lancer à La Voix, mais il me manquait un petit quelque chose pour que mon bonheur soit complet... et c’était la chanson.
Julie anime Rouge au travail sur les ondes de Rouge FM, à 8 h 25 et 13 h.
La reprise de Kid est disponible sur toutes les plateformes musicales.