Publicité
L'article provient de 7 jours
Culture

Julie Bélanger explique pourquoi son conjoint, Ken, n’aime pas être dans la lumière

Partager

Ingrid Falaise

2024-11-03T11:00:00Z
Partager

Cette année, elle célèbre son 50e anniversaire de naissance, ses 30 ans de carrière et ses 20 ans d’amour avec son mari, Ken. Au fil des ans, Julie Bélanger s’est construit une vie à son image, en parfaite harmonie avec ses valeurs les plus profondes. Je me sens privilégiée de compter cette belle humaine parmi mes amies proches, et tout aussi privilégiée de m’entretenir avec elle aujourd’hui pour faire le point sur un moment charnière de sa vie, où le bonheur est décidément au rendez-vous.

Mariphotographe CO
Mariphotographe CO

Julie, tu as eu 50 ans cette année. J’ai envie de faire un voyage dans le temps, de découvrir qui était la petite fille en toi.

La petite Julie était une fillette qui rêvait beaucoup. Le fait d’avoir grandi sur la Côte-Nord, un endroit où rien n’entravait ma vue, où je pouvais contempler l’horizon, me donnait le droit de rêver grand. C’était comme s’il n’y avait pas de limite!

La Côte-Nord est tellement importante pour toi, elle fait partie intégrante de ton identité. Qu’est-ce que ton coin de pays t’a légué?

Il y a un côté brut que j’aime beaucoup là-bas. Les éléments sont plus grands que nature, et le climat peut être tellement dur par moments qu’il n’y a pas de place pour les faux-semblants. Cet aspect vrai, authentique, je l’ai hérité de chez moi. La liberté est super importante pour moi, et ça me vient assurément de ma Côte-Nord. Je pense qu’il n’y a pas un endroit où je me sens plus libre que lorsque je suis là-bas, sur une plage, avec l’immense ciel et le fleuve à perte de vue.

Publicité

Mariphotographe CO
Mariphotographe CO

Voilà pourquoi tu as tant besoin d’y retourner, parce que cet endroit t’ancre les deux pieds sur terre!

Je me sens entière chaque fois que j’y retourne, comme si un bout de moi vivait là à temps plein. Chez nous, je ne suis pas en représentation, je peux m’habiller tout croche, avoir une couette sur la tête. Je vois ma famille, mes cousines, je suis bien... juste bien. 

La dernière fois qu’on s’est parlé, tu me racontais que tu désirais acheter un chalet sur la Côte-Nord, mais que ça n’avait pas fonctionné. Ce dossier a-t-il avancé?

Oui! J’ai enfin réalisé ce rêve: je suis propriétaire d’un chalet depuis ce matin! Je le dis pour la première fois tout haut, et ça me fait un peu capoter! (rires) J’ai même une petite larme à l’œil quand j’en parle. J’en ai vu, des plages, dans ma vie. Chaque fois que je pars en voyage, je visite des plages. Ce n’est pas compliqué, ça me prend de l’eau pour être heureuse. Eh bien, pour moi, la plage, à mon chalet, c’est la plus belle au monde! 

Depuis qu’on se connaît, je t’ai souvent entendue dire des phrases comme: «Ce projet n’était pas pour moi» ou, au contraire, «C’était pour moi!» Tu y crois beaucoup, à ce fameux timing dans la vie?

Oui, vraiment. Tu vois, j’ai eu de la peine que l’achat du chalet précédent ne fonctionne pas, mais en fin de compte, le chalet parfait pour nous nous attendait. Il est petit, modeste, mais tout simplement paradisiaque. Tout est arrivé de façon vraiment inattendue. Ken et moi cherchions sans vraiment y croire, parce qu’il y a très peu de chalets à vendre dans ce coin-là. Et puis, notre rêve s’est concrétisé. 

Publicité

D’où te vient cette résilience, cette tendance à attendre le bon moment, à ne pas forcer les choses?

Je suis incapable d’expliquer d’où ça vient, je pense que j’ai toujours eu ça en moi. J’ai toujours eu un instinct assez fort. Par exemple, je me rappelle exactement le moment où j’ai annoncé à ma mère que j’allais faire de la télévision, durant une marche sur un boulevard, à Port-Cartier. Pour moi, c’était une évidence, reliée à une forte intuition.

Il y a des moments dans ta carrière où tu t’es carrément lancée dans le vide! As-tu déjà été tétanisée par la peur?

Bien sûr! Mais je pense que mon désir de réaliser mes rêves est plus puissant que ma peur de me planter! (rires) Après avoir étudié en communications à Québec, j’avais deux emplois: un à la télévision et l’autre à la radio. Pour moi, qui venais d’une petite ville de 5000 habitants, Québec était déjà immense... mais pas assez immense pour réaliser mon rêve! J’ai donc quitté cette ville pour m’installer à Montréal.

Mariphotographe CO
Mariphotographe CO

Sauter dans le vide, tu l’as fait à quelques reprises au cours de ta carrière.

C’est vrai. Lorsque j’ai quitté Deux filles le matin, c’était une décision prise sans filet, rien ne m’attendait. Mais j’ai écouté ma petite voix intérieure et j’ai ensuite reçu une offre à la radio, à Rythme FM, puis une autre pour animer l’émission Les chefs!.

Il faut du courage pour quitter un emploi, surtout dans notre métier, parce qu’il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. Tu roules ta bosse depuis 30 ans dans le domaine artistique, en te respectant, en te priorisant. C’est tout à ton honneur!

Quand je jette un coup d’œil derrière moi, je réalise que j’ai un cheminement qui me ressemble. J’ai fait des choix à mon image, sans me dénaturer. Si c’était à refaire, je prendrais le même chemin, parce que je suis heureuse de ce que j’ai accompli. 

Publicité

Tout ce que tu dis est grand, ça te ressemble. Sur le plan personnel maintenant, prendrais-tu aussi le même chemin?

Encore là, la réponse est oui, parce que je me suis bâti une vie que j’aime, qui convient parfaitement à mes valeurs. Mon mari, ma maison au bord de l’eau, mes amis, j’ai tout ce que je souhaitais dans la vie. (Julie réfléchit et ajoute avec un sourire...) Ce week-end, Ken et moi, on était devant notre feu de foyer, un petit verre de vin à la main, à regarder nos deux chiens jouer ensemble. Je me suis dit: «C’est ça, le bonheur!»

On peut l’annoncer officiellement: tu as adopté un nouveau chien!

Ça faisait un petit bout de temps qu’on désirait un deuxième chien, une femelle. Lorsqu’on lui cherchait un nom, on a pensé à Patsy. Pourquoi ce nom en particulier? Parce que Ken avait une sœur qui se nommait Patty. Elle est décédée très jeune, lorsqu’elle avait huit ans et que lui en avait six. 

Donc, Patsy, c’est en son honneur!

Exactement. Et devine quel nom temporaire l’éleveur avait donné à notre chien, à la suite de sa naissance? Patty! Ben voyons donc! Quel éleveur nomme un chien Patty? Je n’avais jamais entendu ça de ma vie! Voilà comment la belle Patsy est entrée dans notre vie, au grand bonheur de sa sœur, Toutoune!

C’est tellement une belle histoire! Ta famille est maintenant complète. C’est une famille différente, mais c’est la tienne!

Je me suis ouverte en entrevue sur le deuil de la maternité. Ce deuil-là, c’est réglé pour moi. Je pense sincèrement qu’il y a moyen de donner de l’amour maternel autrement, comme, entre autres, à ma filleule, Emma, et au nouvel enfant de mon frère, Félix. Mais l’amour des animaux m’apporte aussi beaucoup, car ça vient combler un besoin d’affection, un besoin de prendre soin des autres. 

Publicité

Julie, je te sens heureuse comme jamais. Y a-t-il quelque chose qui manque à ton bonheur?

Je te jure, Ingrid, il ne me manque rien. J’aimerais prendre un polaroid de ce moment précis de ma vie, puis dire: «OK, on ne touche plus à rien!» Tous mes proches vont bien, tout le monde est en santé. Je vis présentement les plus belles années de ma vie. J’aime t’entendre dire ça. On sent que tu es sincère, que tu le penses vraiment. 

L’an dernier, tu as sorti le documentaire Imparfaite. Aurais-tu pu réaliser ce documentaire à 30 ou 40 ans? 

Oh, que non! Pendant longtemps, je me suis cachée derrière l’animatrice. Puis, durant la thérapie qui a suivi mon burnout, j’ai compris que je ne devais pas tout garder en dedans. Au départ, lorsque j’ai commencé à mettre mes limites, j’étais très dure. Puis, peu à peu, je suis allée me chercher des outils, j’ai appris à laisser tomber le masque, à montrer qui je suis pour vrai. Je me suis lancée dans la production du documentaire Imparfaite lorsque j’étais rendue assez solide pour aborder des questions plus personnelles. 

À travers ce documentaire, on voit tes proches, entre autres ton mari, Ken, qui est habituellement très discret. Est-ce par choix? 

Parce qu’il n’aime pas être dans la lumière? Tu sais, le milieu artistique, ce n’est pas son monde, ce n’est pas son métier. Nous avons conclu une entente: si j’organise un lancement ou si je suis en nomination pour un projet, il sera à mes côtés. Sinon, il restera dans l’ombre. C’est un effort pour lui, c’est anxiogène, il n’a pas de plaisir. Il le fait vraiment parce qu’il m’aime. Tu vois, il était présent au lancement de ma collection de bijoux NOVA. Ça lui a pris tout son petit change, mais finalement, il avait des amis sur place et il a passé une belle soirée. 

Publicité

Sinon, il est bien dans l’ombre?

Tout à fait. J’ai ma carrière, il a la sienne. Cela dit, ça ne veut pas dire qu’il ne s’intéresse pas à ce que je fais. Au contraire, il me donne d’excellents conseils, parce qu’il porte un regard extérieur sur mon milieu. Je m’intéresse aussi à ce qu’il fait, mais nos vies professionnelles et personnelles sont séparées. 

Ken, c’est l’homme de ta vie. Pourquoi l’as-tu choisi?

Parce que c’était simple et que c’était une évidence, dès la première fois où nous nous sommes embrassés. Lui et moi, nous formons une bonne équipe. Quand il se passe quelque chose dans ma vie, il est le premier que j’appelle. On a la même vision de l’avenir, les mêmes plans, on va dans la même direction. Puis, quand on se perd de vue, parce que ça arrive, comme dans tous les couples, on s’arrange pour créer des ponts, pour se retrouver. 

MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI

Cette année, tu célèbres ton 50e anniversaire de naissance, tes 30 ans de carrière et presque 20 ans avec ton amoureux, dont 15 ans de mariage. Que peut-on te souhaiter pour la suite? 

Mon métier, je veux le pratiquer le plus longtemps possible. J’ai goûté à la production d’une série documentaire avec Imparfaite et j’ai adoré avoir les deux mains sur le volant, être impliquée dans toutes les décisions. Je suis maintenant productrice associée à Ça finit bien la semaine. Peut-être que l’animatrice fera de plus en plus de place à la productrice. D’un côté plus personnel, j’ai hâte d’aller relaxer sur la plage de mon chalet sur la CôteNord. Mon mari, mes chiens, ma famille, mes amis et le fleuve à l’horizon... rien ne peut me rendre plus heureuse! 

Ça finit bien la semaine, vendredi 19 h, à TVA. Pour découvrir sa collection de bijoux NOVA: draecollection.com. 1 $ par bijou vendu est remis à Tel-Aide Montréal.

À VOIR: Marie-Claude Savard répond à notre quiz 7 jours.ca:

Publicité
Publicité