Jonathan Sénécal vit dans le moment présent
Philippe Asselin
MONTRÉAL – Le quart-arrière des Carabins de l’Université de Montréal Jonathan Sénécal n’est définitivement pas le genre à se prendre la tête.
La pression qui vient avec le titre prodige ne semble avoir aucun impact sur celui qui disputera sa deuxième saison dans le circuit universitaire québécois en 2022. Humble comme pas un, Sénécal évite de parler de lui et ramène la conversation sur l’équipe dès qu’il en a l’occasion. Il préfère aussi vivre dans le moment présent.
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«Je pourrais me projeter loin dans l’avenir, mais je pense plutôt à gagner notre premier match en ce moment. Je ne pense pas à ce que sera ma saison. Je veux plus y aller une semaine à la fois», a-t-il répondu lorsqu’il a été questionné sur ses attentes personnelles en vue de la prochaine campagne.
Sénécal s’est tout de même mis dans de bonnes dispositions pour être encore plus dominant. Pendant la saison morte, il a travaillé sur sa compréhension des protections, car il trouvait qu’il quittait trop la pochette rapidement l’an dernier. Le natif de Montréal a également mis les bouchées doubles au gymnase.
«J’ai pris une dizaine de livres. Je trouvais que j’étais un peu trop léger l’an dernier et que je prenais des coups. Je voulais m’assurer d’ajouter du muscle à ma charpente.»
Inspiré par Rourke
Même s’il ne désire pas trop regarder vers l’avenir, il est impossible de ne pas s’imaginer que Sénécal aura au moins une chance de se faire valoir un jour pour un poste de quart-arrière dans la Ligue canadienne de football (LCF).
Le jeune homme de 22 ans s’est d’ailleurs permis d’évoquer une future carrière chez les pros quand il a été interrogé sur les prouesses du pivot des Lions de la Colombie-Britannique Nathan Rourke. Le natif de Victoria connait une fantastique saison présentement.
«C’est un Canadien qui joue bien et j’aimerais aussi être capable de faire ça», a affirmé Sénécal.
«Avant, il n’y avait pas beaucoup de quarts-arrière canadiens dans la LCF. C’était plutôt une anomalie. Son arrivée normalise le fait qu’un quart canadien peut jouer au même niveau ou être supérieur à un Américain.»
«Quand j’étais plus jeune, je ne voyais pas vraiment la LCF comme atteignable. Ça me donne le goût de plus me donner, de pousser plus pour ce but», a-t-il ajouté.
Pas avant 2025
Il s’agit donc d’un but pour Sénécal, qui n’en fait toutefois pas sa priorité absolue. Preuve qu’il se concentre uniquement sur le moment présent, le Mirabellois ne sait même pas quand il sera éligible au repêchage de la LCF.
«Je n’en ai aucune idée, a-t-il dit avec le sourire. On me dit que c’est dans deux ans ou dans trois ans.»
La COVID-19 l’a empêché de disputer sa première campagne en 2020, ce qui semble mélangé bien des gens, dont le principal intéressé. Après vérification auprès de la LCF, Sénécal pourra être sélectionné à l’encan de 2025.
De quoi faire frémir ses adversaires et réjouir l’entraîneur-chef Marco Iadeluca, qui comptera sur le plus bel espoir québécois de l’histoire au poste de quart-arrière pour un minimum de trois autres saisons.