Jonathan Quick en a beaucoup sur le coeur
Jean-François Chaumont
Jonathan Quick porte encore son masque aux couleurs des Kings de Los Angeles. Pour ses jambières, il camoufle l’argent avec du ruban or. À 37 ans, Quick découvre son nouvel environnement, celui des Golden Knights de Vegas.
Image forte des Kings avec deux conquêtes de la Coupe Stanley (2012 et 2014) et 743 matchs en 16 saisons au sein de la même organisation, l’Américain doit encore avaler la pilule de cet échange. Il s’imaginait terminer ses jours dans la LNH à Los Angeles.
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« J’assumais que c’était le plan, a dit Quick à sa sortie d’un entraînement avec les Golden Knights. Je voulais me retirer comme un joueur des Kings. Mais les plans peuvent toujours changer. J’ai été chanceux de passer autant de saisons à Los Angeles. J’ai rencontré plusieurs bons amis. Au lendemain de la transaction, j’ai eu le temps de parler à mes coéquipiers. C’était une journée spéciale pour moi. J’ai pris le temps de les saluer. »
« C’était assez chaotique pour quelques jours, a poursuivi le choix de troisième tour des Kings en 2005. J’entendais parler de rumeurs, mais je ne savais pas encore où je partais. Je devais aussi vivre avec la réalité que j’étais parti. Je ne faisais plus partie des Kings. »
« Mais je remercie Jarmo (Kekalainen) et les Blue Jackets pour la façon qu’ils ont géré ce dossier. Ils m’ont parlé rapidement et ils m’ont aidé à me trouver une autre équipe. Je remercie également Kelly (McCrimmon) et les Golden Knights. Ils me donnent une autre chance. J’ai hâte à ce nouveau chapitre. J’y suis depuis seulement deux jours, mais j’aime déjà l’ambiance au sein de ce vestiaire. »
Deux transactions
Quand Quick parle d’une situation chaotique, il fait référence aux deux transactions. Rob Blake l’a échangé tard mardi soir des Kings aux Blue Jackets. Quick a appris son départ après la victoire de 6 à 5 en tirs de barrage de son équipe contre les Jets à Winnipeg. Il était l’adjoint à Pheonix Copley ce soir-là.
L’acrobatique gardien n’a jamais déposé ses valises à Columbus. À la date limite des transactions vendredi, soit trois jours après l’échange initial, il a finalement connu son sort.
Les Jackets, qui ont accepté de payer 50% de la dernière année de son contrat (5,8 millions), l’ont envoyé à Vegas contre le gardien Michael Hutchinson et un choix de 7e tour en 2025.
« J’ai trouvé ça inattendu de le voir partir de Los Angeles, a reconnu l’ailier Jonathan Marchessault. Mais dès son départ des Kings, j’avais le sentiment qu’on était pour faire de quoi avec lui. Je n’avais pas parlé à nos dirigeants, mais je connaissais notre situation. Nous avons des blessés à la position de gardien. »
Une chance pour Quick
À Vegas, Robin Lehner, Logan Thompson et Laurent Brossoit se retrouvent à l’infirmerie. Thompson avait décroché le rôle de numéro un en l’absence de Lehner qui a fait un X sur cette saison en raison d’une opération à une hanche.
À son premier match après une participation au match des étoiles, Thompson a toutefois subi une blessure à la jambe gauche qui le gardera sur la touche pour plusieurs semaines.
Adin Hill et Quick partageront donc le travail pour les prochaines semaines.
« Nous ne lui demanderons pas de jouer le rôle de numéro un, a souligné Bruce Cassidy. Jonathan sait son rôle, mais il y aura des occasions pour lui. Nous voulons qu’il nous donne une chance de gagner. Il a gagné deux fois la Coupe Stanley. Quand tu peux ajouter un joueur avec cette expérience, ce n’est jamais un refus. »
Premier départ
Quick fera ses premiers pas avec les Golden Knights dimanche après-midi face au Canadien de Montréal.
« À mon premier départ, je sais que ce sera différent, avait-il dit avant que Cassidy confirme sa présence. Je porterai un autre chandail que celui des Kings pour une première fois. Mais ça reste le même sport. Je devrai bloquer des rondelles pour aider mon équipe à gagner. Je me concentre sur cet aspect. »
Si Quick cherchait à se tenir loin de l’aspect émotif, Cassidy sait très bien qu’il s’agira d’un moment unique pour son nouveau gardien.
« Je ne me placerai pas dans sa tête, je ne sais pas ce que ça représentera pour lui, a rappelé l’entraîneur en chef des Golden Knights. Il est ici puisqu’il veut encore jouer au hockey. Il sent qu’il peut encore aider notre équipe. J’ai ressenti ça à 100% en lui parlant. Il aura sa chance avec nous. Nous avons de bons gardiens, mais nous avons des blessés. »
Avec Quick, les Golden Knights n’ont pas mis la main sur le gardien dominant du milieu des années 2010. À ses cinq dernières saisons, il a terminé deux fois seulement avec un pourcentage d’arrêt supérieur à ,900. Cette année, il avait un dossier de 11-13-4 avec une moyenne de 3,50 et un taux d’efficacité de ,876.
Malgré des chiffres très ordinaires, Marchessault se réjouissait de son arrivée.
« On obtient un autre bon gardien. Il est dans le même bassin que Marc-André Fleury. Tu veux te battre pour un gardien comme Quick. C’est tellement un bon gars et un bon coéquipier. Je lève mon chapeau à notre organisation. Ils réalisent toujours de bons coups pour nous donner une équipe compétitive. »