Joannie Rochette a complètement tourné la page et est maintenant résidente en anesthésie
Pierre-Luc Houle
Alors qu’elle a brillé aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010 dans d’atroces circonstances, Joannie Rochette a tourné la page sur sa profession de patineuse artistique depuis quelques années afin d’entreprendre, à l’âge de 29 ans, des études en médecine.
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Lors de son passage à La Tour, mardi soir, elle racontait à Hélène Bourgeois Leclerc avoir maintenant terminé la «portion études» de sa médecine et est maintenant en train d’effectuer sa résidence en tant qu’anesthésiste.
«Après ma médecine [...], au tout début, je voulais aller en médecine de famille, mais finalement, dans mes stages [...], je voulais quelque chose de concret puis de technique. Je pense qu'en étant athlète, j'avais beaucoup pratiqué des mouvements techniques et l'anesthésie c'est quand même très technique; c'est des petits mouvements, des petites sensations, beaucoup de précision, des doses», a-t-elle lancé d’entrée de jeu.
«C'est quand même très stimulant au jour le jour. Il y a des cas où c'est très tranquille, et il y a peut-être 10 à 15% des cas qui sont très stimulants. Il se passe beaucoup de choses en même temps, c'est quand même stressant, il faut bien gérer son stress aussi», a-t-elle ajouté.
Hélène lui a éventuellement demandé si elle s’ennuyait de l’ambiance sportive qui venait avec son métier d’athlète ainsi que tout ce qui venait avec.
«C’est dur pour plein d’athlètes après. Il y a tout le temps une petite dépression post-olympique, où ta vie change: il n’y a plus de cadre, c'est toi qui décides, ce n’est plus ta coach qui décide. On dirait que je n’avais jamais vraiment eu à penser. On me disait: ”Fais ci, fais ça... OK, je vais corriger le mouvement», a-t-elle relaté, pensive.
«Mais c'est sûr que de retomber en médecine, je pense que c'est un petit peu un terrain connu, dans le sens où t'as un chemin qui est déjà tracé. Tu fais ça, ça, ça, t'as un examen... Je pense que ça, c'est un terrain connu qui fait peut-être du bien», a-t-elle ajouté.
«C'est pas évident quand toute ta vie, tu te lèves le matin avec un objectif en tête qui est dans 4 ou 8 ans, avec les cycles olympiques, puis là, tout d'un coup, tu te réveilles le matin puis t'as plus cet objectif-là, t'as plus ta raison de te lever le matin», a-t-elle raconté.
«Depuis que j'ai 3 ou 4 ans, je rêve d'aller aux Olympiques, puis un coup que c'est fait, bien quoi? Qu'est-ce qu'il reste? [...] Je pense que c'est un peu pour ça aussi que j'avais besoin d'un autre objectif qui allait me tenir motivée avec un certain cadre, mais sinon, côté sportif je pense que c’est important de garder des objectifs aussi. Quand je m'en vais en ski de fond, je regarde un petit peu mon temps et j’essaie de faire un petit peu mieux chaque fois. Je ne sais pas si c'est sain, là, mais juste pour me motiver un petit peu», a-t-elle avoué, son sourire légendaire aux lèvres.
Joannie Rochette a également admis à Hélène Bourgeois Leclerc qu’elle n’avait jamais été particulièrement attirée par le feu des projecteurs et tout l’aspect vedette que cela apporte. L’ancienne athlète se réjouit même qu’en salle d’opération, elle doive bien évidemment porter un masque et un chapeau, ce qui lui permet en même temps de garder l’anonymat.
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