Jeux du Québec : Rien sans les bénévoles
Marc-Antoine Malo
Afin de présenter avec succès un événement de l’envergure des Jeux du Québec à Laval, avec ses huit jours d’activités et 15 sites de compétition, les bénévoles sont d’une importance capitale. Pour faire briller le talent d’ici, près de 1500 âmes généreuses se déploient donc sur le territoire de la région au cours des deux prochaines semaines.
«Pas de bénévoles, pas de Jeux. C’est aussi simple que ça, a admis d’emblée la directrice générale de Sports Québec, Isabelle Ducharme, rencontrée vendredi avant la cérémonie d’ouverture de la 55e Finale. Pas de bénévoles avec le sourire qui sont prêts à faire des heures, pas de Jeux. Pour moi, c’est le cœur des Jeux, comme les athlètes. L’un ne va pas sans l’autre.»
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À l’échelle provinciale, nationale ou mondiale, surtout aux Jeux olympiques, des événements de la sorte ne seraient pas possibles sans ces passionnés qui viennent donner un coup de main. À Laval, compte tenu de la pandémie de COVID-19 et les délais de plusieurs années, on misera sur la qualité des bénévoles plutôt que la quantité.
«On est rendu à près de 1500 bénévoles, c’est un peu moins que la norme, mais nous ne sommes pas dans une situation normale. Par contre, les bénévoles qu’on a, pour la plupart, nous ont donné des quarts de travail ou des quarts de présence de 8 à 16 heures, ce qui nous permet d’avoir moins de bénévoles, mais ils vont être plus présents sur les sites», a expliqué le directeur général de cette grande finale, Marc DeBlois.
Le Lavallois a lui-même donné de son temps à sa ville pendant des décennies. Le retraité du centre de loisirs s’est joint aux Jeux du Québec afin d’offrir une belle vitrine à son coin de pays.
«J’ai toujours été impliqué au “coaching” au hockey, au soccer... J’ai toujours été impliqué dans ma communauté. Je suis très très fier de ma ville», a soutenu l’infatigable M. DeBlois.
Une machine bien huilée
Pendant un peu plus d’une semaine, la ville de Laval sera en véritable effervescence. Les sites de compétition sont relativement loin les uns des autres, ce qui crée quelques problèmes. Malgré tout, le comité organisateur assure qu’il n’y aura pas de problème au niveau de la synchronisation du transport.
«C’est la [Société de transport de Laval] qui s’occupe du transport des athlètes pendant la compétition. On a privilégié l’utilisation des autobus électriques, bien entendu, a précisé M. DeBlois. [...] De plus, tous les bénévoles accrédités pourront prendre les circuits réguliers de la STL [gratuitement] pour se rendre sur les sites de compétition. C’est un peu notre contribution pour éviter les déplacements en voiture.»
- L’horaire des compétitions est séparé en deux blocs pour faciliter l’hébergement et les déplacements. De samedi à mardi, les 2000 athlètes d’athlétisme, de baseball, de basketball, de cyclisme, de natation, de natation en eau libre et de volleyball de plage s’exécutent. De mardi soir au samedi suivant, ce sera au tour des 1300 jeunes pratiquant le soccer, le golf, le softball, le tir à l’arc, le triathlon, le vélo de montagne et le volleyball.
- Comme à l’habitude, ce sont les écoles de la région qui hébergent les athlètes. Le Collège Montmorency, le Collège Laval, les écoles secondaires anglophones de Laval Junior et Laval Senior ainsi que le Collège Letendre accueillent les 19 délégations québécoises.
Les premiers Jeux du Québec du gymnaste William Emard
En tant que gymnaste émérite sur le circuit mondial, il n’y a aucun doute que William Emard fait la fierté de sa ville natale, Laval. C’est le jeune homme de 22 ans qui a été choisi pour allumer la vasque des Jeux du Québec pendant la cérémonie d’ouverture, vendredi, bien qu’il n’ait jamais pris part au rendez-vous.
«À mes premiers Jeux du Québec, j’allume la flamme, a-t-il répété, soulignant le comique de la chose. Je vais aussi faire quelques apparitions pour voir les athlètes et comme bénévole.»
Emard, qui a commencé la gymnastique dès l'âge de 4 ans, a brillé rapidement à l’extérieur de la province. Aux Championnats du monde de 2021, il a établi une nouvelle marque nationale chez les hommes en terminant huitième de la finale toutes épreuves.
Or, il manque une certaine compétition québécoise à son palmarès.
«Malheureusement, je ne peux pas dire que j’ai fait les Jeux du Québec. Je me suis toujours qualifié, mais la décision de mon entraîneur, c’était de ne pas y participer parce qu’on avait d’autres compétitions en même temps chaque année», a mentionné Emard, qui était invité par le comité organisateur lavallois, tout comme le golfeur Charles-Olivier Moreau.
L’appel olympique
Un autre événement auquel il n’a pas encore pris part, ce sont les Olympiques. Il n’a pu participer à ceux de Tokyo, et maintenant, une blessure l’empêche de compétitionner aux Jeux du Commonwealth. Le gymnaste sait que son tour viendra.
«Présentement, je suis blessé. Je récupère tranquillement. Je vise les Jeux de 2024. La COVID m’a un peu mis des bâtons dans les roues pour Tokyo, malheureusement, mais l’objectif, c’est 2024», a indiqué Emard.
En attendant, cette pause forcée lui permet de reconnecter avec son patelin. Le natif d’Auteuil ne s’est jamais vraiment considéré comme «l’athlète de Laval», mais il se dit extrêmement fier de sa ville. Il a d’ailleurs pu échanger avec le plongeur Alexandre Despatie, une autre fierté de la couronne nord et un véritable modèle pour lui.
Du plaisir
Emard n’aura pas l’occasion de rencontrer les jeunes espoirs de son sport, puisque la gymnastique est présentée lors des éditions hivernales des Jeux du Québec, mais il se rabattra avec plaisir sur d’autres disciplines.
«J’aime beaucoup le soccer. J’en ai fait quand j’étais jeune, mais j’ai dû arrêter quand la gymnastique a pris de plus en plus de place. J’adore le volleyball, tout ce qui est vélo», a mentionné le Lavallois, qui avait un message plutôt simple à faire passer aux jeunes.
«Ayez du plaisir! On est là pour livrer quelques performances, monter sur les podiums, gagner des médailles, mais avant tout, les jeunes pratiquent leur passion et les jeunes doivent avoir du plaisir dans ce qu’ils font», a conclu Emard, lui-même très fier de son propre parcours sportif.