Jeux de Pékin: Charles Hamelin a l’esprit en paix


Richard Boutin
Après des Jeux de Pyeongchang très difficiles, Charles Hamelin veut profiter pleinement de son dernier tour de piste olympique avant d’accrocher ses lames.
«La clé sera de patiner avec une légèreté mentale, a raconté le vétéran patineur courte piste à l’aube de ses 5e Jeux. Si c’est le cas, je vais avoir des résultats. J’ai encore les jambes et le potentiel pour réaliser de grandes choses.»
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Hamelin avait de grandes attentes en débarquant en Corée du Sud en 2018, mais une relation de couple qui battait de l’aile a bouleversé ses plans.
Le patineur de 37 ans a remporté le bronze au relais 5000 m, mais il a terminé en 9e place au 1000 m et en 13e position au 1500 m.
La rupture entre Hamelin et sa partenaire de longue date Marianne St-Gelais a été confirmée peu de temps après les Jeux.
«Je n’étais pas là mentalement aux Jeux, a-t-il résumé. Je ne me sentais pas bien. J’ai pris des pilules pour dormir, ce que je ne fais jamais. Je pourrais dormir sur un lit de clous. Il se passait quelque chose dans notre cas et j’avais beaucoup de tracas. Ce n’était pas clair et ça me dérangeait.»
Profiter du moment
La situation est tout à fait à l’opposé dans la capitale chinoise.
«Je suis en paix d’esprit et j’ai beaucoup de plaisir, a-t-il exprimé. J’ai l’opportunité de participer à la construction d’une jeune équipe tant masculine que féminine et j’ai deux belles filles à la maison qui me changent les idées.»
Malgré les contraintes reliées à la COVID-19 et les mesures sanitaires sévères mises en place, Hamelin veut profiter du moment.
«On a moins de liberté, mais je veux en profiter le plus possible. Dans la bulle, c’est similaire à ce qu’on vit habituellement en équipe. Je veux créer des souvenirs positifs.»
Avec cinq médailles olympiques à son palmarès, Hamelin a l’opportunité d’écrire une nouvelle page d’histoire en devenant l’athlète masculin le plus décoré aux Jeux d’hiver.
Il est actuellement à égalité avec l’entraîneur adjoint de son équipe, Marc Gagnon, et un autre patineur de vitesse François-Louis Tremblay.
«Ça serait incroyable de remporter une autre médaille pour occuper le premier rang, mais ce n’est pas un objectif que j’ai en tête, a-t-il souligné. Je n’ai jamais patiné pour les records et pour passer à l’histoire. Je patine pour l’amour du sport. L’objectif ultime est de revenir à la maison avec le sourire au visage.»
«C’est une belle coïncidence que Marc soit présent aux Jeux, de poursuivre Hamelin. Plus jeune, j’étais un groupie de Marc et j’apprends maintenant à le connaître depuis qu’il s’est joint à l’équipe nationale comme entraîneur adjoint. Il nous partage ses expériences.»
Une idole à ses côtés
Gagnon est très heureux d’être aux premières loges pour partager ces moments.
«Avec des chances de médaille au 1500 m et dans un relais, je ne serais pas surpris que Charles me dépasse et qu’il dépasse aussi Andre De Grasse qui est le plus grand médaillé canadien chez les hommes avec six podiums, a-t-il raconté. Je serai très surpris s’il ne brise pas mon record. C’est dans le domaine du possible et je lui souhaite. On ne choisit pas qui va battre nos records, mais je serai content si c’est Charles qui le fait.»
Gagnon est impressionné par l’éthique de travail du vétéran de l’équipe.
«À 37 ans, Charles travaille aussi fort que les jeunes et il travaille aussi fort qu’au premier jour. C’est incroyable l’intensité qu’il affiche. C’est un athlète exceptionnel. Une exception parmi les exceptions. C’est excitant de vivre avec lui ses 5e Jeux.